Droit de réponse : « Des accusations diffamatoires pénalisent les personnes trans qui sollicitent le Mouvement du Nid pour un accompagnement »

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Suite à la tribune « Marlène Schiappa : des politiques abolitionnistes, rien contre la transphobie institutionnelle ? », le Mouvement du Nid a souhaité apporter un droit de réponse.

Mouvement du Nid
Photo fournie par le Mouvement du Nid

Dans une tribune publiée par Komitid le 13 janvier 2020 et intitulée « Marlène Schiappa : des politiques abolitionnistes, rien contre la transphobie institutionnelle ? », des associations affirment que notre site « contient des propos manifestement transphobes ».

Ces derniers jours, plusieurs tweets ainsi que des articles portant des accusations infondées et diffamatoires ont été publiés sur Internet à propos de notre association, nous accusant de transphobie. L’Inter-LGBT a repris ces accusations dans un communiqué de presse et affirme de surcroît que l’association aurait eu des propos homophobes.

Le Mouvement du Nid réfute ces accusations mensongères et infondées et se réserve le droit d’attaquer leurs auteurs en justice pour diffamation.
Ces accusations sont dangereuses. Elles ont déjà empêché des personnes prostituées qui sollicitent un accompagnement durable auprès d’une association sérieuse et reconnue, d’avoir accès à cette aide, en raison de menaces d’actions d’intimidation devant nos locaux.

Nous tenons donc à rappeler ici que :

1) Le Mouvement du Nid s’est toujours tenu aux côtés des personnes trans et en solidarité avec leurs revendications.

Depuis sa fondation, l’association a toujours accompagné toutes les personnes en situation de prostitution qui le souhaitaient de façon inconditionnelle. Parmi elles, il y a toujours eu des femmes trans, accueillies dans le respect de la définition qu’elles donnaient d’elles-mêmes selon l’époque, (transsexuelle, transgenre, femme trans), ainsi que des hommes travestis.

« Ces personnes ont toujours trouvé auprès des bénévoles de l’association l’écoute et la posture de non jugement nécessaire à l’accompagnement social. »

Ces personnes ont toujours trouvé auprès des bénévoles de l’association l’écoute et la posture de non jugement nécessaire à l’accompagnement social. Plusieurs d’entre elles, en ont témoigné dans notre revue Prostitution et Société.

En 2018, Anne Darbes, femme trans, est intervenue avec des survivantes de la prostitution du monde entier lors de l’événement #Metoo et la prostitution à Paris, après avoir témoigné dans la revue de son parcours, et de l’accompagnement par le Mouvement du Nid.

Dix ans plus tôt, en 2008, Myriam nous livrait déjà son témoignage. C’est elle qui choisissait, alors, de se définir comme transsexuelle.  Ce témoignage était accompagné d’un relais des revendications politiques des personnes trans en France (dépsychiatrisation, état civil, sécurité sociale).

2) Les propos relayés sans vérification et qui nous sont attribués sont faux. Ils sont tronqués et délibérément interprétés à contre-sens.

Contrairement à ce que les tweets, la tribune en ligne et le communiqué de presse affirment (et qu’ils tirent d’une question écrite du député La République en Marche Raphaël Gérard, dont la rédaction tronque radicalement le texte d’origine), nous n’avons jamais tenu de propos « associant notamment les femmes trans en situation de prostitution à des hommes “ qui jouent sur l’apparence féminine en soignant le maquillage et l’habillement ” ».

L’intégralité du texte en question, issu d’une publication papier d’il y a 17 ans et qui n’est plus diffusée depuis de nombreuses années (mais qui a été un temps sur notre site internet, dans une rubrique peu accessible), ne dit absolument pas ce que rapportent tweets et journaux. Les auteur.ices de la tribune et du communiqué ont délibérément utilisé la définition que nous donnions alors des hommes « travestis » en prétendant que c’était notre définition des « femmes trans ». Alors même que nous distinguions explicitement les deux.

Nous voulons croire que ces accusations sont le fait d’une méconnaissance de notre association et d’une absence de vérification malheureusement trop habituelle et invitons les personnes qui les ont relayées à prendre contact avec nous, s’ils elles veulent mieux s’informer de la réalité de notre action de terrain.

Le chapeau et l’exergue sont de la rédaction.