Quatre hommes placés en garde à vue pour l'agression d'une femme trans à Bordeaux

Publié le

Quatre hommes ont été placés en garde à vue mercredi 11 décembre pour avoir agressé une jeune femme trans à Bordeaux.

commissariat bordeaux
Hôtel de Police vu de la rue d'Ornano à Bordeaux - PA / Commons

Les auditions des quatre hommes soupçonnés d’avoir agressé une jeune femme trans se sont déroulées jeudi 12 décembre.

Nana* fêtait son 25ème anniversaire samedi 7 décembre lorsque les faits se sont produits.

Une agression transphobe

Dans une interview donnée au Parisien, Nana explique qu’elle et ses amies, après leur soirée, ont fait beaucoup de bruit tôt le matin dans une rue de Bordeaux. Cela a attiré l’attention de quatre hommes « complètement ivres », immédiatement devenus injurieux et violents.

Ils se rendent rapidement compte que Nana est trans, et le ton monte d’un cran. Une violente altercation survient alors entre ses agresseurs et la jeune femme, qui tente de se défendre. « Le premier m’arrache la perruque de la tête et la lève, comme si c’était un trophée  » témoigne Nana. « À ce moment-là, je ne vois plus rien. Je ne sais plus trop ce qu’il se passe. Je sens encore des coups ».

« J’ai fait une chute de trois à quatre mètres  »

Deux membres du groupe se sont ensuite rapprochés du parapet, en contrebas, protégeant une voie de sortie d’un parking. Ils auraient frappé la tête de Nana à deux reprises contre le muret, avant de la lancer dans le vide. Si les deux autres n’ont pas participé aux violences, « ils ont incité leurs copains à la haine » assure la jeune femme au Parisien. « J’ai fait une chute de trois à quatre mètres  ». Les quatre hommes ont ensuite pris la fuite en voiture.

La jeune femme  de 25 ans est miraculée : « seules » quelques plaies et contusions sont à déplorer.

Aidée par Urgence homophobie, le Girofard, Flag ! ainsi que le référent LGBT du commissariat de Bordeaux, Nana a déposé plainte contre X dimanche 8 décembre.

Cette agression n’est pas sans rappeler celle de Julia Boyer en avril dernier, qui avait suscité une forte mobilisation à Paris.

Le parquet de Bordeaux a ouvert une enquête pour « violences en réunion ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours sur personne en raison de son orientation sexuelle ou de l’identité de genre ».

*le prénom a été changé