En Pologne, le pouvoir encourage les discriminations envers les personnes LGBT+

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Le refus de servir des client.e.s LGBT+ au nom de la « liberté de conscience » est désormais autorisé en Pologne. Une décision approuvée par le parti au pouvoir.

La police pendant la Gay Pride de Gniezno, en Pologne, le 13 avril 2019 - Shutterstock
La police pendant la Gay Pride de Gniezno, en Pologne, le 13 avril 2019 - Shutterstock

Pologne. Les commerçants, au nom de leurs convictions religieuses, refusent de servir des clients LGBT+. Il ne s’agit pas, hélas, d’un épisode de la série dystopique Black Mirror, mais bien de la réalité à laquelle sont désormais confronté.e.s des citoyen.ne.s européen.ne.s en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.

La Pologne fait partie intégrante de l’Union européenne, elle en est le même le cinquième pays le plus peuplé (hors Royaume-Uni), avec près de 40 millions d’habitants. C’est donc un poids lourd de l’UE et sa voix compte.

Malgré la signature par la Pologne de tous les traités et son engagement pour les libertés fondamentales, conditions de son appartenance à l’UE, la Cour constitutionnelle a donné le droit de refuser le service à un client au nom de la « liberté de conscience ».

Refus de service

Tout avait commencé en 2016 lorsqu’un imprimeur polonais de Lodz avait refusé la commande d’une association LGBT sous prétexte de ne pas vouloir « contribuer à sa promotion ». Condamné en 2017, le commerçant avait alors été soutenu par Zbigniew Ziobro, ministre de la Justice polonaise. Ce dernier avait saisi la Cour constitutionnelle pour faire appel de cette condamnation.

Contrôlée par le parti ultraconservateur Droit et justice (PiS), la Cour a finalement donné raison à l’imprimeur.

Un précédent dangereux

Les refus de services aux client.e.s pourraient ne pas s’arrêter là. Cité par Courrier International, l’hebdomadaire de gauche polonais Polityka, affirme que « la Cour constitutionnelle laisse ainsi pratiquement sans protection les personnes handicapées interdites d’entrée aux restaurants, ou bien les mamans refoulées des magasins lorsqu’elles donnent le sein. […] La droite catholique a obtenu une clause de conscience dans le secteur des services. »

Sur Twitter, Joël Deumier, ex-coprésident de SOS homophobie a réagi sur Twitter le 7 juillet dernier : « Décision dangereuse de la Cour constitutionnelle polonaise qui fait primer la liberté religieuse sur le principe d’égalité et autorise la discrimination des #LGBT. Totalement contraire aux principes qui fondent l’UE. »

 

On attend toujours la réaction de l’Europe.