« Dumbo », « C'est ça l'amour », « Compañeros » : notre critique ciné de la semaine

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Pour sa première réalisation en solo, Claire Burger, la co-réalisatrice du remarqué « Party Girl », aborde à nouveau le questionnement de l'amour dans « C'est ça l'amour ».

« C'est ça l'amour », de Claire Burger - Mars Films
« C'est ça l'amour », de Claire Burger - Mars Films

Dumbo

Réalisation : Tim Burton
Aventure/Famille – Etats-Unis – 2019
Distribution : Colin Farrell (Holt Farrier), Danny DeVito (Max Medici), Michael Keaton (Vandevere), Eva Green (Colette Marchant), Nico Parker (Milly Farrier), Finley Hobbins (Joe Farrier), Joseph Gatt (Neils Skellig), Dhobi Oparei (Rongo), Roshan Seth (Pramesh Singh), Sharon Rooney (Miss Atlantis)

1919. Holt Farrier revient de la guerre en Europe. Il retrouve ses enfants et le cirque qu’il avait quitté, désormais au bord de la faillite. La naissance d’un éléphanteau doté d’immenses oreilles pourrait bien changer cette situation…

Note : 3,5/5

Avec cette adaptation très éloignée de l’original de 1941, Tim Burton appose sa patte, tout en respectant l’esprit Disney (à savoir familial et inoffensif). On y trouve même çà et là quelques clins d’œil bien sentis, histoire de ne frustrer personne. Bien plus adulte et cruelle que l’innocent dessin animé, cette nouvelle mouture en prises de vues réelles est, comme toujours avec ce réalisateur, une merveille visuelle. Des sublimes décors, notamment le fastueux parc d’attraction Dreamland, à l’animation réussie du célèbre éléphant volant, toutes la magie burtonienne s’exprime. Du grand spectacle hollywoodien coloré qui séduira sans peine un large public, quel que soit son âge.

C’est ça l’amour

Réalisation : Claire Burger
Drame – France – 2018
Distribution : Bouli Lanners (Mario Messina), Justine Lacroix (Frida Messina), Sarah Henochsberg (Niki Messina), Cécile Rémy-Boutang (Armelle), Antonia Buresi (Antonia), Lorenzo Demanget (Nazim)
Depuis que son épouse Armelle a quitté le foyer, Mario s’occupe de ses deux filles Frida et Niki. Il espère toujours qu’elle lui reviendra…

Note : 4/5

Pour sa première réalisation en solo, la co-réalisatrice du remarqué Party Girl (2014) aborde à nouveau le questionnement de l’amour. Qu’il soit conjugal, parental ou adolescent (et lesbien pour sa cadette !). Un sujet qui la touche de très près puisqu’elle a tourné son film dans la maison où elle a grandi, tout en s’inspirant de son histoire personnelle et de son propre père. Avec une mise en scène discrète, comme si l’on suivait une famille lambda, elle dépeint avec beaucoup de tendresse les tourments causés par et pour l’amour. Bouli Lanners, étonnant dans le rôle d’un papa perdu mais obstiné, n’avait jamais été aussi émouvant.

Compañeros

Réalisation : Alvaro Brechner
Drame – Uruguay – 2018
Distribution : Antonio de la Torre (José Mujica), Chino Darín (Mauricio Rosencof), Alfonso Tort (Eleuterio Fernández Huidobro), César Troncoso (le chef militaire), Soledad Villamil (la psychiatre), Mirella Pascual (Lucy), Nidia Telles (Rosa), Cesar Bordon (Alzamora), Sílvia Pérez Cruz (Ivette)

En 1973, l’Uruguay devient une dictature militaire. Mauricio Rosencof, Eleuterio Fernández Huidobro et Pepe Mujica sont emprisonnés. Ne pouvant pas les tuer, le pouvoir en place les garde en otage et veut les rendre fous.

Note : 4/5

À la manière d’un survival, Alvaro Brechner raconte le calvaire qu’ont vécu durant douze longues années ces trois héros de la démocratie, futur poète, sénateur et président du pays. Retenus captifs sans procès, ils ont été torturés physiquement et mentalement, jusqu’à tutoyer la folie. Un basculement dans la démence extrèmement bien rendu grâce à une plongée immersive dans les geôles obscures et inhumaines de la junte militaire, jamais à court d’idées quand il s’agit d’écraser l’opposition. Compañeros est un récit éprouvant qui, sans omettre l’enjeu politique, privilégie l’intime, et donne une terrible leçon de courage.

 

Également à l’affiche cette semaine

Gentlemen cambrioleurs (réalisé par James Marsh) : Brian Reader, un malfrat de 77 ans, se lance avec ses anciens collègues dans un casse audacieux… Inspirée de l’histoire vraie du braquage de la Hatton Garden Safe Deposit Limited à Londres en avril 2015, cette comédie pépère mais pleine de charme british est emmenée par un casting de séniors en grande forme, Michael Caine en tête.

Synonymes (réalisé par Nadav Lapid) : Yoav arrive à Paris où il espère devenir français, en réaction à son rejet d’Israël, son pays qu’il a fui. Il rencontre Émile et Caroline qui l’aide dans ses premiers mois dans la capitale. Parfois amateur et mal joué, et traversé de moments embarrassants, ce film a reçu l’Ours d’Or lors du dernier Festival de Berlin. Les scènes de nu frontal de Tom Mercier, il est vrai très sexy, ont-elles influencé le jury ?