« Ceux qui m'aiment prendront le train » : le film du week-end

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En 1998, Patrice Chéreau retrouvait, 15 ans après, la veine de « L'Homme blessé » avec ce film brutal, un peu doloriste mais éblouissant de sincérité. A (re)découvrir à l'occasion d'une belle réédition en DVD.

Ceux qui m'aiment prendront le train Patrice Chéreau

Le titre s’inspire de la phrase qu’avait prononcée peu avant sa mort le réalisateur François Reichenbach, alors qu’il réaffirmait sa décision d’être enterré à Limoges, sa ville natale. Partant de cette phrase, Chéreau et ses coscénaristes Danièle Thompson et Pierre Trividic ont brodé un subtil canevas, celui d’un voyage en train pour les obsèques d’un écrivain célèbre, et des retrouvailles dans la maison du mort. Le trio nous plonge pendant plus de deux heures dans le chaos des règlements de compte, des désirs et des jalousies post-mortem.

Le film du réalisateur de La Reine Margot, offre des personnages bouleversants aux acteur-rice-s chevronné-e-s qui ont embarqué dans ce train fou et met au premier plan les intrigues concernant des personnages LGBT : le jeu de séduction qui oppose François (Pascal Greggory) et Louis (Bruno Todeschini) pour les faveurs du jeune Bruno (Sylvain Jacques), les questionnements de Viviane (femme trans interprétée avec engagement par Vincent Pérez).

Le film, son mouvement perpétuel, son image bousculée, ses pleurs, ses cris et ses rires qui luttent contre les faux-semblants, ont marqué une génération de cinéastes. Un chef d’œuvre d’émotion et d’affirmation, une déclaration d’amour à ses ami-e-s signée Chéreau.

En DVD, collection Heritage / Studio TF1