Près de la moitié des personnes immigrées vivant avec le VIH l'ont contracté après leur arrivée en France

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Selon les résultats de l'enquête Parcours, réalisée par l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS), la majorité des immigré.e.s vivant avec le VIH l'ont contracté au cours de leurs six premières années de vie en France.

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Paris, mai 2017, un groupe de personnes migrantes devant l'entrée d'un centre humanitaire - Harriet Hadfield / Shutterstock

L’analyse des résultats de l’étude ANRS Parcours a été dévoilée mercredi 25 juillet à Amsterdam dans le cadre de la Conférence internationale sur le sida. Elle montre que si les personnes migrantes sont nombreuses à contracter le VIH après leur arrivée en France, cela intervient principalement au cours des six premières années sur le territoire français.

Les cas de transmission du VIH chez les personnes migrantes après leur arrivée en France concernent entre « un tiers et la moitié des personnes infectées », a rappelé Anne Gosselin, chercheuse au CEPED (Centre Population et Développement) qui a présenté les résultats de l’enquête à Amsterdam, au micro de RFI.

Peu de prévention, beaucoup de précarité

Plus précisément, sur 100 % de personnes immigrées qui ont contracté le virus sur le sol français, 58 %, soit une grande majorité, se sont infectées au cours de leurs six premières années sur le territoire. En cause ? La grande précarité à laquelle ces personnes sont exposées au début de leur parcours en France : obtenir un logement, un titre de séjour, trouver un travail… « Ce qui fait que les personnes ont soit plus de relations transactionnelles, soit plus de relations non protégées », explique Anne Gosselin. « Il est important de mettre en place des stratégies de prévention et de dépistage ciblant les nouveaux arrivants ainsi que de raccourcir cette période de précarité », avance-t-elle.

Les 42 % restant ont contracté le VIH après leurs six premières années en France. « C’est pourquoi la prévention auprès de cette population de personnes installées depuis plus longtemps doit aussi être une priorité avec ses spécificités pour faire baisser l’épidémie », souligne la chercheuse dans un communiqué de l’ANRS.

En somme, le travail sur une prévention ciblée auprès de ces populations et la réduction de la période de précarité s’inscrivent comme les deux leviers principaux pour enrayer l’épidémie chez ces populations très touchées par le VIH.