Les commentaires haineux représentent 10 % des posts Facebook en France

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Une mission gouvernementale prépare des recommandations sur le sujet. D'après les chiffres du rapport, 1,2% des commentaires sur Facebook seraient LGBTphobes.

SUPPRIME (Facebook) - Unsplash

1 sur 10. C’est le nombre de commentaires en ligne postés sur les réseaux sociaux considérés comme haineux, selon un rapport rendu la semaine dernière à Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’État en charge du numérique. Ce « Panorama de la haine en ligne » a été réalisé par Netino by Webhelp, spécialisé dans la modération de contenu.

Les conclusions du rapport sont loin d’être surprenantes, pour quiconque a un peu trainé sur Facebook ou Twitter, mais celui-ci a le mérite de chiffrer ce ressenti. Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs et chercheuses ont analysé les commentaires laissés sur les pages Facebook de plusieurs grands médias français.

Le rapport a beau être succinct (deux pages seulement), il récapitule également le type d’insulte et leur cible : 45 % des commentaires sont donc qualifiés « d’agressivité générique », sans cible particulière. Suivent ensuite les insultes contre les personnalités, les politiques et les médias (31,8 %), puis le racisme (6,5 %), la haine liée au statut social (5,5 %), l’appartenance religieuse (3,5 %), puis les insultes sexistes (1,6 %) et celles liées à l’orientation sexuelle (1,2 %).

Le choix d’avoir analysé uniquement les contenus postés sur des pages de médias rend l’exercice moyennement représentatif. Mais ce choix est délibéré, comme l’explique à France 24 Jérémie Mani de Netino : « C’est un peu comme si on ne comptabilisait les morts que sur les autoroutes sans prendre en compte les accidents sur les routes secondaires ».


Dans une réaction sur Twitter, Mounir Mahjoubi a rappelé que « lutter contre la haine en ligne était une nécessité absolue ». Les recommandations d’une mission gouvernementale sur le sujet sont attendues cet été. En Allemagne, rappelle Génération NT, une amende allant jusqu’à 50 millions d’euros vise les réseaux sociaux qui ne retirent pas dans les 24 heures les contenus haineux.