Le New York Times admet avoir été négligent dans son traitement des sujets LGBT+

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À travers une série de récits publiés ce week-end, le New York Times a reconnu avoir manqué de sérieux et de rigueur dans le traitement des sujets liés aux personnes LGBT+ ou au sida.

Devanture du New York Times - Scott Beale / Laughing Squid / Flickr
Devanture du New York Times - Scott Beale / Laughing Squid / Flickr

Le prestigieux quotidien américain The New York Times a reconnu que son traitement des questions LGBT+ et plus particulièrement des sujets liés à l’épidémie du sida, avait été très inégale. C’est en publiant les récits de six journalistes que le journal a souhaité reconnaitre ses torts, se remettre en question, et mettre en lumière la façon dont le virus a été médiatisé dans les années 80 et 90.

Natalie Kitroeff, journaliste économique décrit ainsi ce qu’elle a découvert en échangeant avec plusieurs salarié.e.s du journal : « Ce qui en est ressorti est un aperçu d’une rédaction qui poussait souvent ses journalistes LGBT à choisir entre leurs ambitions de carrière et leur désir de vivre ouvertement leur sexualité. Le Times a passé une grande partie des années 80 à chercher comment parler des gays comme de vraies personnes avec des problématiques dignes d’intérêt médiatique. On ne savait pas non plus comment gérer les employé.e.s homos, dont la sexualité pouvait paraître, aux yeux du management, trop en décalage avec le prestige de l’institution qu’il souhaitait défendre. »

Concernant le traitement médiatique du VIH, le texte de John Koblin permet de constater la frilosité avec laquelle le New York Times s’est emparé du début de l’épidémie. Le journaliste Wesley Morris a de son côté constaté comment les nécrologies occultaient régulièrement la cause de la mort de certaines personnalités décédées des suites du sida.

Journaliste pour le site LGBT+ américain Them, Meredith Talusan a commenté les regrets du New York Times en s’interrogeant sur la façon dont le journal « s’exprimerait sur son traitement des personnes trans dans 30 ans » : « C’est super de reconnaître ses erreurs, mais c’est encore mieux de les éviter dès le départ. »

En mars dernier, la rédactrice en chef du prestigieux National Geographic Susan Goldberg avait également fait un mea culpa, dans un éditorial intitulé « Pendant des décennies, nos reportages étaient racistes. Pour nous en détacher, il nous faut le reconnaître. » Elle revenait sur les décennies de reportages photos qui avait nourri une pensée raciste et coloniale du Monde.

On attend de voir si la presse française en fera de même ?