Devant les Évêques de France, Macron promet de « réparer les liens » avec l'Église catholique

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Devant la Conférence des évêques de France, Emmanuel Macron a brisé une certaine idée de la laïcité, invitant les catholiques à réinvestir l'espace politique. Tout en notant les discordances sur les questions sociétales.

Emmanuel Macron à la Conférence des Évêques de France le 9 avril 2018
Emmanuel Macron à la Conférence des Évêques de France le 9 avril 2018 - KTO via YouTube

« Chaque jour l’Église accompagne des familles monoparentales, homosexuelles ou ayant recours à l’avortement en essayant de concilier ses principes et le réel »Vraiment, « des familles homosexuelles » ? Ce sont pourtant les mots utilisés par le président de la République Emmanuel Macron lundi 9 avril 2018 devant la Conférence des évêques de France (CEF). Le but de la manœuvre ? « Réparer » le lien entre l’Église catholique et l’État parce qu’un «  président de la République prétendant se désintéresser de l’Église et des catholiques manquerait à son devoir ».

Avec ce discours, invitant les catholiques français.e.s à réinvestir la « scène politique, nationale comme européenne », le chef de l’État brise une tradition française qui voulait que ses prédécesseurs se tiennent à l’écart du sujet religieux. Pour Le Monde« ce discours demeurera comme fondateur pour une partie du catholicisme et comme provocateur pour une partie du laïcisme ». Puisant allègrement dans le vocabulaire catholique, Emmanuel Macron a célébré « la part catholique de la France » qui signifie, selon lui, un engagement pour les autres.

« Parole injonctive »

Si le changement de ton a été relativement bien accueilli par les évêques, pour qui le discours signifie un changement dans la conception de la laïcité, ceux-ci resteront sur leur faim quant à l’ouverture de la PMA à toutes. Monseigneur Georges Pontier, président de la CEF, avait pourtant bien ouvert les hostilités contre un futur « grand marché de la procréation ». Une pique à laquelle le président Macron s’est empressé de répondre : « en écoutant l’Église sur ces sujetsnous ne haussons pas les épaules. (…) Mais cette voix de l’Église, nous savons vous et moi qu’elle ne peut être injonctive. (…) Elle ne peut être que questionnante. »

Reste que le discours d’Emmanuel Macron n’arrive pas comme une surprise. Durant la campagne présidentielle de 2017, le candidat En Marche avait déclaré qu’avec le gouvernement Hollande avait « humilié la France de la Manif pour tous »