Serge Héfez: «C’est une violence extrême de subir sexuellement quelque chose qu’on n’a pas envie de subir»

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Suite au témoignage bouleversant de Sylvain, qui nous a raconté le viol dont il a été victime, nous avons demandé un éclairage à Serge Héfez, psychiatre et psychanalyste.

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Que vous inspire le témoignage de Sylvain ? C’est une histoire assez habituelle d’un viol qui n’est pas dit pendant des années. A ma connaissance, les agressions sexuelles chez les jeunes gays sont beaucoup plus fréquentes que chez les jeunes hétéros. Il y beaucoup beaucoup d’histoires d’agressions sexuelles dans l’enfance ou la pré-adolescence chez les garçons gays, chez les filles aussi d’ailleurs. Ces viols sont souvent teintés d’homophobie. On voit bien les viols expiatoires notamment en Afrique du Sud, où les jeunes lesbiennes sont violées en série pour pouvoir les « guérir » de leur homosexualité. Je crois qu’il y a chez les jeunes garçons quelque chose de visible ou de repérable autour de leur homosexualité, qui décuple les manifestations homophobes. Et une manifestation homophobe peut être le viol, évidemment encore plus fréquent quand c’est quelqu’un qui est dragué, quelqu’un avec qui une ébauche de relation se met en place lors d’une rencontre…

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