Critique cinéma : les 3 films à voir cette semaine

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Sur vos écrans un gorille, de jeunes allemands de l'Est contre-révolutionnaires un peu malgré eux, et une célibattante en proie au doute.

La Révolution silencieuse

Rampage : Hors de Contrôle

Réalisation : Brad Peyton
Aventure/Action – Etats-Unis – 2018
Distribution : Dwayne Johnson (David Okoye), Naomie Harris (Kate Caldwell), Jeffrey Dean Morgan (l’agent Russell), Malin Akerman (Claire Wyden)

David Okoye, primatologue plus à l’aise avec les animaux qu’avec les humains, vit une belle amitié avec George, un gorille très malin qu’il a recueilli. Un jour, il est touché par un produit inconnu tombé du ciel dans d’étranges boîtes métalliques. George devient de plus en plus grand et incontrôlable. Okoye va alors travailler avec une autre scientifique afin de trouver un antidote…

C’est la troisième collaboration du réalisateur avec Dwayne Johnson après Voyage au centre de la Terre 2 : L’Île mystérieuse et San Andreas. Et comme ces deux précédents films, il a tout misé sur son acteur vedette et les effets spéciaux. Il adapte ici le jeu vidéo du même nom. Au menu : Grosses bêbêtes mutantes, batailles testostéronées et humour bon enfant.

G.I. Joe versus King Kong, en somme. vous en avez rêvé ? Dwayne Johnson, alias The Rock, l’a fait ! Il porte tout le film sur ses frêles épaules bodybuildées, et tout ça, sans se défaire de son sourire ultra-brite.

3,5/5

Il a ici, une fois de plus, le même sempiternel rôle. Celui du gros bras sympa et combatif. Mais on ne va pas se mentir, personne n’ira voir ce Rampage pour ses qualités d’acteur shakespearien. On ira, sans honte, s’amuser de ces créatures godzillesques dévastant Chicago (pour une fois, New-York peut dormir tranquille). Et même, ô surprise, s’étonner d’un zeste d’émotion aussi inattendu que bienvenu. Bourrin, mais diablement efficace !

La révolution silencieuse

Réalisation : Lars Kraume
Drame – Allemagne – 2018
Distribution : Jonas Dassler (Erik Babinski), Tom Gramenz (Kurt Wächter), Leonard Schleicher (Theo Lemke), Ronald Zehrgeld (Hermann Lemke), Florian Lukas (Director Schwartz)

Allemagne de l’Est, 1956. Kurt, Theo et Lena ont 18 ans et s’apprêtent à passer le bac. Suite à l’insurrection de Budapest contre le pouvoir soviétique, ils décident, avec le reste de leur classe, d’observer une minute de silence. Cet acte, considéré comme contre-révolutionnaire par l’État, va changer leur vie…

Lars Kraume, réalisateur de Fritz Bauer, un héros allemand (2015), porte à l’écran cette histoire vraie, et c’est passionnant. Il dépeint avec force comment le gouvernement de l’époque se comportait toujours en nazi, plus de 10 ans après la chute du Reich. Ces jeunes gens, avides de liberté, vont devoir faire face aux menaces et aux manipulations, pour avoir vaguement défié l’autorité.

4/5

Plusieurs générations d’actrices et acteurs de talent se répondent avec justesse. La mise en scène est impeccable et la reconstitution soignée. De quoi passer un bon moment, tout en en apprenant un peu sur la petite histoire occultée par la grande.

Daphné

Réalisation : Peter Mackie Burns
Comédie dramatique – Angleterre – 2017
Distribution : Emily Beecham (Daphne), Geraldine James (Rita, sa mère), Tom Vaughan-Lawlor (Joe), Nathaniel Martello-White (David)

Daphné est une jeune londonienne de 31 ans. Sa vie se partage entre ses journées au restaurant où elle travaille et ses nuits alcoolisées, parfois suivies de sexe sans suite. Derrière un humour acerbe, elle cache à toutes et tous qu’elle n’est pas vraiment heureuse. Sa mère est malade, son job l’ennuie. Un soir, elle est témoin d’une agression violente. Dès lors, sa jolie armure va se fissurer…

Emily Beecham, actrice essentiellement de télévision, incarne brillamment une adulescente d’aujourd’hui. Sous des dehors festifs et assumés, Daphné se sent seule et un peu paumée. Mais c’est pas grave !

3,5/5

Son personnage est en lutte contre ses sentiments, ses peurs, et ses doutes. Rien dans sa vie, douce amère, n’est vraiment ordonné ou pleinement décidé. En un mot : adulte. Elle est de ces célibattantes qui ne veulent surtout pas s’embarrasser d’une relation qui ne serait pas parfaite. Mais une telle relation existe-t-elle ? Et même. Rien ne vaut un dîner livré pour une ! Et c’est encore mieux si le livreur est mignon et causant. N’est-ce pas, Daphné ?

Également à l’affiche cette semaine

Action ou vérité (réalisé par Jeff Wadlow) : Détourner un innocent jeu d’enfant pour en faire cauchemar démoniaque était une idée plutôt bonne qui a été convenablement exploitée ici. Même si les ressorts ont un air de déjà vu (on pense à Destination Finale), la tension reste constante. Les effets spéciaux sont un peu cheap, mais les acteurs et actrices sont séduisant.e.s., plus amusant qu’effrayant ; convenu mais distrayant.

Comme des rois (réalisé par Xabi Molia) : Une jolie dramédie familiale, mâtinée de social.  Le film est centré sur le couple père-fils, Joseph et Micka, et leurs difficultés à se comprendre, en plus de celles à se sortir d’une impasse financière. Un sujet grave, mais traité avec une certaine légèreté, et un humour discret. Le jeune acteur suisse Kacey Mottet Klein, nommé au César du meilleur espoir masculin en 2017 pour son rôle dans Quand on a 17 ans, confirme tout le bien que je pensais de lui. Il crève littéralement l’écran !

Senses 1&2 (réalisé par Ryusuke Hamaguchi) : Trèèèèès longue chronique qui sera débitée en 3 films sur 3 semaines. Première salve : Toucher et Écouter. Même si on suit les déboires conjugaux et professionnels de quatre amies, on est bien loin de l’esprit Sex & the City.  Pas de glamour ni de talons hors de prix pour elles. On est au contraire dans le réel,  le quotidien de citadines lambdas. C’est nonchalant, parfois bucolique, souvent bavard. Il faut aimer s’ennuyer un peu, mais ça vaut quand même le coup d’oeil.