Christophe Girard contre des féministes : épilogue judiciaire en mai

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Le procès intenté à six féministes pour diffamation et injure publique par l'ex-élu parisien Christophe Girard, brocardé pour ses liens avec l'écrivain Gabriel Matzneff, va connaître son épilogue le 17 mai.

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Christophe Girard - Yann Caradec / Flickr

Le procès intenté à six féministes pour diffamation et injure publique par l’ex-élu parisien Christophe Girard, brocardé pour ses liens avec l’écrivain Gabriel Matzneff, va connaître son épilogue le 17 mai.

Cinq femmes, dont l’élue écologiste parisienne Alice Coffin, et un homme, étaient poursuivis devant la 17e chambre du tribunal correctionnel pour des tweets postés sur le réseau X en juillet 2020, dénonçant les liens entre MM. Girard et Matzneff, accusé de pédocriminalité.

Devant une salle comble, le procureur n’a pas requis vendredi 15 mars pour l’une ou l’autre des parties.

Dans son plaidoyer, Me Delphine Meillet, conseil de Christophe Girard, a récusé le terme de « procédure-bâillon », qui aurait été intentée pour faire taire les féministes.

« Qui a la parole aujourd’hui dans le débat public et qui ne l’a plus ? », interroge Me Meillet en référence au retrait de la vie publique du conseiller municipal du XVIIIe arrondissement de Paris, ex-puissante figure de la culture âgée de 68 ans.

Le 23 juillet 2020, quelques heures après une manifestation réclamant sa démission, Christophe Girard avait ainsi quitté son poste d’adjoint à la culture de la maire PS Anne Hidalgo.

Basculement entre deux mondes

« Cette procédure, c’est une honte et je pèse mes mots Madame la présidente », a de son côté clamé d’une voix forte Me Emmanuel Tordjmann, l’avocat de Morgan Jasienski poursuivi pour injure publique.

Me Tordjmann, tout comme Mathilde Evenou, le conseil d’Alix Béranger, militante poursuivie pour le même chef, a en retour demandé une condamnation de Christophe Girard pour « procédure abusive ». Ils demandent 15 000 euros chacun.

Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont assuré que les publications en ligne ne visaient pas nommément l’ancien militant de la lutte contre le sida mais le choix de la mairie de Paris de le reconduire malgré ses liens avec Gabriel Matzneff, révélés par un article du New York Times.

« Christophe Girard n’a jamais joué un rôle en faveur de Matzneff », affirme Me Delphine Meillet, qui s’insurge : « en qualité d’élu, on vérifie ce qu’on tweete ».

Dans son tweet, l’élue écologiste Raphaëlle Rémy-Leleu, poursuivie pour diffamation, avait relayé une photo avec ce slogan : « Girard à la culture ? HLM, prix, pension, honneur pour les pédos ».

« On ne prouve pas que Christophe Girard avait connaissance des actes pédophiles de Gabriel Matzneff », souligne Me Meillet, rappelant la « complaisance de la société » pour un écrivain publié chez Gallimard jusqu’en 2020, alors que ces livres « faisaient l’apologie de la pédophilie ».

Jeudi, Christophe Girard avait assuré avoir découvert « l’ampleur du système Matzneff » en lisant le livre Le Consentement. Son autrice, Vanessa Springora, y raconte la relation sous emprise vécue, à l’âge de 14 ans, avec l’écrivain qui en avait 50.

Si l’élu n’a pas nié ses liens avec Gabriel Matzneff, rencontré à la fin des années 80 par l’intermédiaire de son patron d’alors, Pierre Bergé, il a minimisé sa proximité avec l’auteur, dont un des livres lui avait été dédicacé.

A la barre, Raphaëlle Rémy-Leleu a évoqué un « procès très politique ».

« Ce qui m’a troublé en écoutant les différents avocats des prévenus, c’est que malgré les attestations et les preuves apportées, c’est comme si il avait été fait fi de la réalité », a déclaré Christophe Girard à l’AFP.

Un peu plus tôt, l’autre avocate de M. Jasienski, Me Joséphine Sennelier, avait rappelé le contexte du procès : « Il intervient dans un basculement entre un ancien monde, celui où la pédocriminalité était synonyme de liberté sexuelle, et un nouveau monde où l’on refuse de tolérer plus encore ces violences ».

Selon la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), chaque année en France 160 00 enfants sont victimes de violences sexuelles.

Pour plus d’infos sur le procès, lire aussi ce thread de la journaliste Maelle Le Corre (ex-Komitid et Yagg) :

 

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