Doha se veut rassurant sur le sort d'une militante féministe qatarie
Human Rights Watch (HRW) a exprimé des inquiétudes concernant le sort de Mme Maadid après sa disparition des réseaux sociaux en octobre.
Un responsable qatari a affirmé jeudi à l’AFP que la militante pour les droits des femmes, Nouf al-Maadid, disparue des radars depuis plus de deux mois, « est en sécurité et en bonne santé ».
En octobre, Mme Maadid, une fervente critique du traitement réservé aux femmes au Qatar, avait affirmé sur Twitter subir des menaces depuis son retour dans ce pays conservateur du Golfe en septembre après avoir cherché asile au Royaume-Uni.
La jeune militante, âgée d’une vingtaine d’années, « est en sécurité et en bonne santé, mais elle ne peut s’exprimer publiquement pour des raisons privées », a dit à l’AFP le responsable qatari qui a requis l’anonymat.
Human Rights Watch (HRW) a déjà exprimé des inquiétudes concernant le sort de Mme Maadid après sa disparition des réseaux sociaux en octobre.
« Nous demandons aux autorités qataries de lui permettre de communiquer librement avec le monde extérieur et de la laisser vivre sa vie comme elle le souhaite », avait déclaré à l’AFP Rothna Begum, chercheuse à HRW.
Après une série de tweets affirmant avoir été menacée par sa famille, la jeune militante n’a plus rien publié sur Twitter depuis le 13 octobre.
Deux jours plus tard, une source bien informée avait affirmé à l’AFP que les autorités qataries offraient une assistance à Mme Maadid, assurant qu’elle se trouvait dans un lieu sûr, tenu secret.
La jeune militante utilisait ses comptes très suivis sur les réseaux sociaux pour dénoncer le système de « tutelle » masculine. Celui-ci prive les femmes du droit de prendre librement leurs décisions dans des domaines clés de leur vie.
Depuis sa sélection pour accueillir la Coupe du monde de football en 2022, le Qatar est régulièrement critiqué par des ONG internationales qui dénoncent les violations des droits humains, comme la criminalisation de l’homosexualité ou encore le manque de liberté d’expression.
Le pays rejette vigoureusement ces critiques, soulignant avoir réformé son droit du travail et instauré un salaire minimum. Il promet aussi que les supporters LGBTI+ seront les bienvenus au Mondial.
Mercredi, un ancien employé du comité d’organisation du Mondial au Qatar, accusé de corruption, a été condamné à trois ans de prison en appel, à l’issue d’un procès controversé.
Abdullah Ibhais assure qu’il a été arrêté pour avoir critiqué la gestion d’une grève de travailleurs migrants sur un chantier du Mondial.
« Toutes les procédures légales ont été suivies » dans cette affaire, a toutefois affirmé un responsable qatari, évoquant des preuves « fortes et crédibles » pour justifier le jugement.
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