Homophobie, sexisme : un rapport révélé par Mediapart fustige des « dérives » à l'école Stanislas

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Un rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale, révélé mardi 16 janvier par Mediapart, rapporte des « dérives » homophobes et sexistes et des pratiques non conformes avec la loi à l'école privée catholique Stanislas, à Paris.

Vue de l'établissement scolaire Stanislas
Vue de l'établissement scolaire Stanislas - vidéo promotionnelle Collège Stanislas

Un rapport de l’Inspection générale de l’Education nationale, révélé mardi 16 janvier par Mediapart, rapporte des « dérives » homophobes et sexistes et des pratiques non conformes avec la loi à l’école privée catholique Stanislas, à Paris, où sont scolarisés les enfants de la nouvelle ministre de l’Education Amélie Oudéa-Castéra.

Ce rapport de 30 pages, remis au ministère de l’Education le 1er août mais jamais rendu public, évoque notamment des « dérives dans l’application du contrat d’association » avec l’Etat de l’établissement, qui accueille des élèves de la maternelle aux classes préparatoires : les cours d’enseignement de la religion catholique y sont obligatoires, ce qui n’est « pas conforme » avec la loi, indique le document, publié en intégralité par Mediapart.

Il révèle également des cas de « dérives » lors de ces cours, dans laquelle des intervenants tiennent des propos homophobes, anti-avortement ou font la promotion des thérapies de conversion, ces catéchistes exprimant « des convictions personnelles qui outrepassent les positions de l’Église catholique, par exemple sur l’IVG » ou « susceptibles d’être qualifiées pénalement sur l’homosexualité ».

Ce rapport relève par ailleurs des manquements dans l’application des programmes officiels sur l’éducation à la sexualité, avec notamment « le parti pris de certains professeurs de SVT de ne pas parler des infections sexuellement transmissibles (IST) ».

Ces prises de position, auxquelles s’ajoutent certains « propos tenus lors des conférences d’éducation à la sexualité sur les dangers de la contraception chimique » et des « dérives relevées en catéchèse », sont susceptibles « de porter atteinte à la santé des élèves ».

Le rapport met également en exergue « des choix et des comportements qui entretiennent les stéréotypes de sexe », avec notamment « une attention particulière à la tenue des jeunes filles empreinte de sexisme ».

L’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) avait été « saisie le 22 février » 2023 par le ministre de l’Education d’une demande d’enquête administrative, suite à des articles de presse pointant des accusations de dérives homophobes et sexistes au sein du lycée Stanislas.

Le ministère de l’Education et le secrétariat général de l’Enseignement catholique, sollicités par l’AFP, n’ont pas réagi dans l’immédiat.

Mediapart publie ce rapport alors que Mme Oudéa-Castéra est dans la tourmente depuis vendredi après avoir justifié son choix d’inscrire ses trois fils à l’école Stanislas en raison des « paquets d’heures pas sérieusement remplacées » dans le public. Des explications qui suscitent depuis un tollé.