Le parlement russe veut « interdire les interventions médicales de changement de sexe »

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Plus largement, le texte vise aussi à interdire « l'enregistrement à l'état-civil de changement de sexe sans opération ».

Façade de la Douma, à Moscou, en Russie - Sergei Sokolnikov / Shutterstock
Façade de la Douma, à Moscou, en Russie - Sergei Sokolnikov / Shutterstock

Des député·es russes ont déposé une proposition de loi pour interdire quasiment toute possibilité de changer de sexe, de manière chirurgicale ou légale, nouvelle illustration de l’accélération du virage conservateur en plein conflit en Ukraine.

Dans un communiqué publié le 30 mai au soir, la Douma, chambre basse du Parlement russe, indique que la proposition vise à interdire « la réalisation d’interventions médicales pour changer de sexe ».

Plus largement, le texte vise aussi à interdire “l’enregistrement à l’état-civil de changement de sexe sans opération”, selon le communiqué.

Ce projet a été élaboré par près de 400 député·es, sous la direction du président de la Douma, Viatcheslav Volodine, un allié du président Vladimir Poutine, indique le communiqué.

Le texte prévoit des exceptions permettant ce type d’interventions chirurgicales dans les cas d’« anomalies congénitales » chez des enfants dans la formation de leurs organes génitaux.

Ces opérations médicales d’exception devront toutefois être validées au niveau gouvernemental, souligne le communiqué de la Douma.

La Douma n’a pas indiqué quand la proposition serait examinée en première lecture, mais certains médias ont rapporté que le processus pourrait débuter dès jeudi.

En parallèle du conflit en Ukraine, les autorités russes ont accéléré la promotion d’une politique conservatrice en matière de mœurs, en association avec l’Eglise orthodoxe, au nom des « valeurs traditionnelles » face à Kiev et ses alliés occidentaux présentés comme décadents.

Ces derniers mois, plusieurs responsables russes ont par exemple appelé à punir le « féminisme radical » en le comparant à une idéologie extrémiste.

En Russie, les personnes LGBT+ font souvent l’objet d’hostilité, de violences et parfois même de meurtres. L’homosexualité y était considérée comme un crime jusqu’en 1993 et comme une maladie mentale jusqu’en 1999.

Depuis 2013, une loi y interdit la « propagande » homosexuelle et, selon des ONG, est utilisée pour persécuter les personnes LGBT+. Depuis 2020, le Constitution russe indique que le mariage n’est possible qu’entre un homme et une femme.