Lycée Stanislas : enquête du ministère après des accusations d'homophobie et sexisme

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Mediapart avait révélé en juin dernier, « témoignages et documents à l'appui, l'univers sexiste, homophobe et autoritaire du collège et lycée parisien Stanislas ».

Vue du lycée Stanislas, à Paris
Vue du lycée Stanislas, à Paris - Google Street View

Le ministère de l’Education a saisi l’Inspection générale et lancé un appel à témoignages après des accusations de dérives homophobes et sexistes relayées dans la presse visant le prestigieux lycée privé Stanislas à Paris.

L’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) a été « saisie le 22 février dernier » par le ministre de l’Education d’une demande d’enquête administrative, a expliqué à l’AFP le ministère, confirmant une information de Mediapart. Cela fait suite à des articles de presse pointant des accusations de dérives homophobes et sexistes au sein du lycée Stanislas.

« La mission ayant débuté réellement après les vacances de février, elle suit actuellement son cours avec les différentes auditions habituelles : rectorat, direction diocésaine, directeur de Stanislas, cadres de l’établissement, organisations syndicales et représentants des parents d’élèves », poursuit-on rue de Grenelle, ajoutant que « des auditions d’enseignants et d’élèves du collège et du lycée sont également prévues ».

Enfin, « un appel à témoignages garantissant l’anonymat des réponses a également été lancé, adressé à tous les personnels, enseignants et non-enseignants, ainsi qu’aux élèves des classes prépas, dans le cadre de la mission comme c’est l’usage, et non par le ministère ».

Mediapart avait révélé en juin dernier, « témoignages et documents à l’appui, l’univers sexiste, homophobe et autoritaire du collège et lycée parisien Stanislas, établissement privé catholique décrit comme “le meilleur” lycée de France », rappelle mardi le média d’investigation en ligne.

Il cite aussi « les insultes homophobes omniprésentes, les intervenants proches de La Manif pour tous demandant la “chasteté” aux élèves homosexuels, et les membres de l’Eglise invités pour vanter les thérapies de conversion, désormais interdites par la loi », insiste Mediapart, soulignant qu’« on y découvrait toute la mécanique qui peut amener des élèves à harceler et des victimes LGBTQI+ à se suicider ».

Selon ce média, le ministre de l’Education « Pap Ndiaye, n’avait exprimé ni réaction ni condamnation alors qu’il promettait dans le même temps, après le suicide de Lucas, 13 ans, de combattre le harcèlement homophobe en milieu scolaire ».

Dans un podcast “Défense de filmer”, Brut a lui pointé des positions anti-IVG de l’établissement et des enseignements sexistes. « Le média vidéo détaillait aussi l’homophobie du personnel, capable de mener une croisade contre les pantalons remontés aux chevilles des élèves ou d’envoyer une élève à l’infirmerie au motif qu’elle était soupçonnée +d’être lesbienne parce qu’elle avait les cheveux courts+ », cite Mediapart.