Vers la fin des « thérapies de conversion » en Europe ?

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La Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe Dunja Mijatovic a exhorté les Etats-membres à mettre fin aux « thérapies de conversion » qui « continuent à être pratiquées en Europe » souligne-t-elle dans un rapport publié le 15 février.

Le conseil de l'Europe, à Strasbourg en 2015 - Hadrian / Shutterstock

La Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe Dunja Mijatovic a exhorté les Etats-membres à mettre fin aux « thérapies de conversion » qui « continuent à être pratiquées en Europe » souligne-t-elle dans un rapport publié le 15 février.

Les « thérapies de conversion » visent à modifier l’orientation sexuelle et imposer l’hétérosexualité.

Elles peuvent s’appuyer sur différentes méthodes comme les électrochocs, la prise d’hormones, les rites d’exorcisme.

« Ces interventions continuent à être pratiquées en Europe, souvent en toute légalité et généralement sous un prétexte médical ou religieux. Malgré les conséquences nuisibles de ces interventions, qui sont profondes et durables, il est difficile aux victimes de faire reconnaître le préjudice subi et d’obtenir réparation. Cette situation n’est plus tenable », écrit Dunja Mijatovic.

« On estime que, dans l’Union européenne, 2 % des personnes LGBTI ont subi de telles pratiques et 5 % se sont vu proposer une conversion, mais les chiffres réels pourraient être bien plus élevés », souligne-t-elle.

Ces pratiques peuvent provoquer dépression, anxiété, haine de soi, pensées suicidaires, rappelle-t-elle.

Dunja Mijatovic relève une « tendance récente » à l’interdiction de telles méthodes en Europe. Malte a été en 2016 le premier pays européen à les interdire, et d’autres pays se sont attaqués au problème comme l’Allemagne, la Grèce, l’Albanie ou la France.

Des projets d’interdiction sont à l’étude dans plusieurs pays.

Même si Mme Mijatovic se réjouit de ces efforts, elle invite les Etats-membres à adopter une « approche fondée sur les droits de l’Homme pour éliminer ces pratiques ».

Elle appelle notamment à mettre en oeuvre des « interdictions précises et applicables » pour envoyer un « signal fort à la société » et permettre de traduire en justice les auteurs de ces agissements.