Le collectif anti-homophobie Rouge direct juge « insupportable » le renvoi du procès de Patrice Évra au 15 décembre

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Le procès de l'ancien capitaine de l'équipe de France de football Patrice Évra, jugé devant le tribunal de police de Paris pour des injures homophobes visant le Paris SG en 2019, a été renvoyé au 15 décembre.

Patrice Evra en 2016 - ph.FAB / Shutterstock
Patrice Evra en 2016 - ph.FAB / Shutterstock

Le procès de l’ancien capitaine de l’équipe de France de football Patrice Évra, jugé devant le tribunal de police de Paris pour des injures homophobes visant le Paris SG en 2019, a été renvoyé au 15 décembre.

Lundi 17 octobre, le tribunal a accédé à la demande de renvoi de Jérôme Boursican, l’avocat de Patrice Évra, désigné “récemment” et ayant eu connaissance des éléments du dossier quelques jours à peine avant l’audience.

“C’est insupportable”, a déploré Julien Pontes, porte-parole du collectif anti-homophobie Rouge direct, à la sortie de l’audience. “A quelques semaines du Mondial au Qatar (20 novembre-18 décembre), nous attendions un message de la justice”, a-t-il indiqué, estimant que la condamnation d’un ancien capitaine des Bleus serait “un symbole fort”.

Absent du tribunal lundi, Patrice Évra s’était déchaîné sur les réseaux sociaux en mars 2019 après une victoire de Manchester United –son ancien club– contre le PSG en Ligue des champions, invectivant l’ancien joueur parisien Jérôme Rothen puis lançant notamment “Paris, vous êtes des pédés, vous êtes des PD… Ici, c’est les hommes qui parlent”.

Le joueur, habitué des insultes dans les médias ou les réseaux sociaux, avait ensuite posté un nouveau message pour s’excuser, assurant ne pas être homophobe.

Les associations Mousse et Stop Homophobie, soutenues par Rouge Direct, avaient déposé plainte.

D’abord mis en examen pour “injure publique envers un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle”, Patrice Évra devait finalement être jugé pour injure non publique, le juge d’instruction ayant estimé que ses propos avaient été tenus “dans un cadre privé pour la réalisation d’une vidéo qui a ensuite été publiée sur Snapchat à son insu”.

L’injure non publique fait encourir à M. Évra une contravention, en l’espèce une amende de 1.500 euros.

“Ceux qui me suivent savent que j’ai toujours soutenu la communauté LGBTQ+, dans le football et aussi en dehors”, s’est défendu Patrice Évra, dans une déclaration transmise à l’AFP par ses avocats avant l’audience de lundi.

“Je continuerai de soutenir la cause”, a également assuré l’ancien joueur, qui avait annoncé sa retraite sportive en 2019.