Des experts de l'ONU appellent l'Iran à ne pas exécuter deux militantes lesbiennes

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L'Iran doit immédiatement renoncer à l'exécution de deux femmes lesbiennes condamnées à mort pour leur soutien aux droits des personnes LGBTI+, ont déclaré mercredi 28 septembre les experts indépendants du Comité des droits de l'homme de l'ONU.

Drapeau iranien - Shutterstock

L’Iran doit immédiatement renoncer à l’exécution de deux femmes lesbiennes condamnées à mort pour leur soutien aux droits des personnes LGBTI+, ont déclaré mercredi 28 septembre les experts indépendants du Comité des droits de l’homme de l’ONU.

Zahra Sedighi Hamedani, 31 ans, et Elham Chubdar, 24 ans, ont été condamnées à mort début septembre par le tribunal de la ville d’Urmia, dans le nord-ouest du pays.

Selon l’organisation kurde de défense des droits humains Hengaw, elles sont accusées de promouvoir l’homosexualité, ainsi que la religion chrétienne, et d’avoir communiqué avec un média opposé au régime iranien.

L’Autorité judiciaire iranienne a confirmé leur condamnation à mort pour “corruption sur terre”, la charge la plus grave du code pénal iranien.

“Nous condamnons fermement la peine capitale prononcée à l’encontre de Mmes Sedighi-Hamedani et Chubdar et appelons les autorités à surseoir à leur exécution et à annuler leur jugement aussitôt que possible”, ajoutent dans un communiqué les experts, qui ne s’expriment pas au nom de l’ONU mais lui font des rapports.

“Les autorités doivent s’assurer de la santé et du bien-être des deux femmes et les libérer rapidement”, poursuivent-ils, expliquant que les accusations retenues contre elles portent sur des prises de position et des actions pour soutenir les droits des personnes LGBTQ en Iran.

Les experts ajoutent avoir informé le gouvernement iranien du fait que les deux femmes sont peut-être arbitrairement détenues, maltraitées et poursuivies en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre, “y compris la criminalisation des personnes LGBT dont elles soutenaient les droits”.

Ils disent n’avoir reçu aucune réponse de Téhéran.

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits humains, dont le siège est à Genève, s’était dit le 9 septembre “profondément préoccupé” par ces condamnations, par la voix de sa porte-parole Liz Throssell.

Amnesty International et d’autres ONG se sont prononcées contre ces condamnations, comme la France.

L’homosexualité est interdite en Iran et réprimée par le Code pénal.

Selon l’organisation iranienne de défense des droits des personnes LGBTQ 6Rang, dont le siège est en Allemagne, c’est la première fois que des femmes sont condamnées à mort en raison de leur orientation sexuelle.

La République islamique d’Iran est actuellement en proie à une vague de contestation depuis la mort en détention le 16 septembre d’une jeune femme arrêtée par la police des mœurs pour non respect du code vestimentaire strict pour les femmes.

Selon un dernier bilan des autorités, environ 60 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre et plus de 1 200 manifestant·es arrêté·es. La police a fait état de 10 policiers morts mais il n’était pas clair si ceux-ci figuraient parmi les 60 morts.

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