Hongrie : des milliers de personnes pour la Marche des fiertés LGBTI+

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Plusieurs milliers de Hongrois·es ont défilé samedi 23 juillet à Budapest pour défendre les droits des LGBTI+, un an après l'entrée en vigueur d'une loi jugée discriminatoire.

Vue du cortège de la Pride de Budapest, le 23 juillet 2022
Vue du cortège de la Pride de Budapest, le 23 juillet 2022 - Capture d'écran / Facebook Pride Budapest

Cœur géant, drapeaux et ombrelles aux couleurs de l’arc-en-ciel, la manifestation s’est déroulée en toute légalité le long du Danube par une chaleur caniculaire.

Les participants, parmi lesquels des diplomates étrangers, ont condamné le texte adopté l’été 2021 qui interdit “la représentation ou la promotion” de l’homosexualité et du changement de sexe auprès des mineurs.

“C’est un outil pour diviser les gens et les monter les uns contre les autres”, selon Armin, expert en marketing, qui n’a pas voulu donner son nom de famille.

“Pour être franc, la situation est déprimante”, a confié Pal Vas, un étudiant de 18 ans qui quittera la Hongrie en septembre pour ses études.

“J’ai la chance d’avoir une famille et des amis ouverts, mais je connais tellement de personnes LGBT+ qui sont obligées de se cacher”, dit le jeune homme, qui raconte avoir récemment été insulté dans la rue. “Juste parce ce que je portais un tee-shirt rose”.

Annamaria Nemet, vendeuse de 54 ans, est venu par solidarité avec son fils. “Je ne peux pas accepter le fait qu’il soit considéré comme un citoyen de second rang dans son propre pays”, souligne-t-elle. “Nous sommes une société rétrograde”.

Sur un pont de la ville, des contre-manifestants avaient déployé une banderole faisant l’amalgame entre homosexualité et pédophilie, à l’image de la loi.

La loi hongroise, visant à l’origine à lutter contre la pédocriminalité, avait soulevé l’an dernier un tollé en Europe : la présidente de la Commission Ursula von der Leyen avait parlé de “honte”.

Dans la foulée, l’exécutif européen avait lancé une procédure d’infraction contre la Hongrie, avant de saisir mi-juillet la Cour de justice de l’UE.

Le Premier ministre nationaliste et ultra-conservateur Viktor Orban, dont le pays est dans le collimateur de Bruxelles pour ses atteintes à l’Etat de droit, assure que la loi n’est pas homophobe et vise à “protéger les droits des enfants”.

Samedi, à l’occasion d’un discours en Roumanie, il a réaffirmé la position du gouvernement : “Le père est un homme, la mère est une femme, laissez nos enfants tranquilles”, a-t-il insisté, rejetant “les absurdités occidentales” sur le sujet.