Saint-Denis : mobilisation après la décision du rectorat de muter six enseignant·es

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Des enseignant·es et organisations syndicales se sont rassemblés vendredi 8 avril à Bobigny pour dénoncer la décision du rectorat de Créteil de muter six enseignants d'une école élémentaire de Saint-Denis après des dysfonctionnements.

Vue d'un couloir d'école
Vue d'un couloir d'école - Anna Nahabed / Shutterstock

Des enseignant·es et organisations syndicales se sont rassemblés vendredi 8 avril à Bobigny pour dénoncer la décision du rectorat de Créteil de muter six enseignants d’une école élémentaire de Saint-Denis après des dysfonctionnements, une mesure rare en pleine année scolaire.

“Ça a été horrible, on l’a appris pendant la récréation par mail”, souffle une enseignante visée par cette mesure, soutenue par des manifestants devant la direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) de Seine-Saint-Denis.

Cette professeure des écoles, syndiquée, vit sa mutation forcée comme “une grande injustice” : “Nous, à la base on a signalé à notre hiérarchie des dysfonctionnements graves, des propos calomnieux de la directrice”, remplacée depuis.

“Ça va jusqu’à des mensonges complètement ahurissants comme quoi on fumerait des joints dans l’école (…) au fait qu’il y aurait un lobby LGBT fort” dans l’équipe, “alors qu’on est une école qui respecte l’institution et les programmes”, a-t-elle affirmé.

La mesure a été critiquée par cinq organisations syndicales qui dénoncent les “allégations diffamatoires” de la directrice et le positionnement du rectorat.

Un mouvement de grève a été lancé dans cet établissement de banlieue parisienne, qui accueille environ 300 élèves.

Cette décision résulte d’une “enquête administrative sur le fonctionnement de l’école”, conduite à l’automne 2021, suite à “de nombreuses saisines du registre de santé et sécurité au travail et à des dépôts de plaintes de la part d’enseignants de l’école”, a indiqué à l’AFP le cabinet de la DSDEN 93.

“Les conclusions formulent six mesures de mutation dans l’intérêt du service et une mesure de retrait de fonction”, envers les enseignants et la directrice, “afin de restaurer un climat de sérénité dans l’école”.

“Individuellement ces gens sont adorables, mais collectivement ils sont dangereux”, a confié à l’AFP un ancien membre de l’équipe enseignante, qui déplore des comportements de “harceleurs” et des méthodes d’“intimidation” pour faire adhérer à certaines actions. “Ils veulent transformer l’école en syndicat géant alors que l’école n’est pas un syndicat”, selon lui.

“Cette décision appartient à l’Éducation nationale et, dans l’intérêt supérieur des enfants, elle s’imposait au regard de dysfonctionnements graves et anciens qui m’ont été présentés”, a réagi mardi Mathieu Hanotin, le maire (PS) de Saint-Denis.