La Namibie refuse de reconnaître les mariages des couples de même sexe conclus à l'étranger

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La Namibie, où l'homosexualité est toujours officiellement interdite, a refusé jeudi 20 janvier de reconnaître les droits des couples de même sexe mariés à l'étranger, rejetant un recours en justice de deux couples.

Vue aérienne de Windhoek, capitale de la Namibie - Nate Hovee / Shutterstock

La Namibie, où l’homosexualité est toujours officiellement interdite, a refusé jeudi 20 janvier de reconnaître les droits des couples de même sexe mariés à l’étranger, rejetant un recours en justice de deux couples.

La loi sur la sodomie datant de 1927 proscrit l’homosexualité dans ce pays d’Afrique australe, même si dans les faits, elle est aujourd’hui rarement appliquée. L’Afrique du Sud est depuis 2006 le seul pays africain à autoriser le mariage des couples de même sexe.

Johann Potgeiter, Namibien, a épousé le Sud-africain Daniel Digashu en 2015. Et la Namibienne Anette Seiler a épousé en 2017 Anita Seiler-Lilles, une Allemande.

La loi namibienne stipule qu’un conjoint étranger légalement marié à un Namibien peut résider et travailler dans le pays d’Afrique australe sans permis. Les deux couples avaient saisi la Haute cour de Namibie pour que la même règle s’applique aux conjoints étrangers de couples de même sexe.

Mais la juge Hannelie Prinsloo a déclaré être liée par un arrêt de la Cour suprême vieux de vingt ans, interdisant le mariage pour tous en Namibie. Dans une décision longue de 60 pages, elle a toutefois exposé des arguments en faveur de la reconnaissance du mariage pour tous.

« C’est comme si le tribunal exposait à la Cour suprême les raisons pour lesquelles nous devrions avoir gain de cause en appel », a déclaré l’avocate des couples qui ont saisi la justice, Me Carli Schlickerling. Ceux-ci ont exprimé leur intention de saisir la Cour suprême.

Ces dernières années, la justice namibienne a été régulièrement appelée a se prononcer sur l’union, la présence sur le territoire ou l’éducation des enfants de couples de même sexe.

En octobre, le pays a accordé la nationalité à un enfant d’un couple gay, mettant fin à une bataille juridique sur les droits des parents de même sexe et les enfants issus de mères porteuses.