Tollé après le tournage d'une scène de sexe gay sur l'Acropole d'Athènes

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« Une enquête administrative qui pourrait durer quelques temps a été ouverte vendredi », a rapporté le ministère de la Culture, après la diffusion sur internet d'une scène de sexe entre deux hommes masqués, tourné sur le rocher sacré de l'Acropole

L'acropole d'Athènes - Petr F. Marek / Shutterstock

Le tournage d’une scène de sexe gay sur l’Acropole d’Athènes provoque un tollé en Grèce, le ministère grec de la Culture ayant annoncé mardi 11 janvier à l’AFP « vouloir trouver au plus vite les responsables de ce tournage illégal ».

« Une enquête administrative qui pourrait durer quelques temps a été ouverte vendredi », a rapporté le ministère, après la diffusion sur internet d’un rapport sexuel entre deux hommes masqués, tourné sur le rocher sacré de l’Acropole, monument emblématique de l’antiquité grecque et site le plus visité de Grèce.

« Le site archéologique de l’Acropole ne se prête pas à l’activisme ni à toute autre action qui offense ou manque de respect au monument », selon un communiqué du ministère, diffusé le 7 janvier.

Le Parthénon symbolise « le nationalisme, le culte de l’Antiquité, le patriarcat », expliquent les réalisateurs anonymes du court-métrage incriminé. Dans leur présentation du film, ils qualifient d’« acte politique » cette scène érotique (qui dure moins d’une minute dans le film) entre deux hommes en ce lieu mais à l’abri des regards.

Le film intitulé Departhenon avait d’abord été présenté à un public restreint le 16 décembre à l’université de Thessalonique sans provoquer de réactions.

Mais vendredi le court-métrage indépendant de 36 minutes a été diffusé en accès libre sur internet, provoquant un tollé en Grèce.

« En tant que Grec, j’ai honte », a déclaré le président de l’Association des Acteurs grecs, Spyros Bibilas, sur la chaîne de télévision ANT1.

« On ne peut pas faire tout et n’importe quoi au nom de l’activisme », a-t-il ajouté.

L’Union des gardiens de musées et des sites a aussi tenu à souligner mardi « sa grande indignation et sa honte face à ces images d’un film infâme ».

Craignant d’être accusé de ne pas avoir surveillé correctement le site de l’Acropole, le syndicat a tenu à rappeler qu’« il existe toujours des problèmes avec le personnel des musées et des sites archéologiques, cela est dû au fait que le ministère des Finances n’approuve presque jamais le recrutement de gardiens ».

L’Université de Thessalonique, qui a permis la diffusion du film et n’a pas informé le ministère de la Culture de son contenu, risque d’être épinglée par l’enquête en cours, mais n’a pas souhaité réagir à la polémique.

Les créateurs du film expliquent leur démarche sur le site du film : « Nous ne voyons rien d’étrange ou d’anormal dans ce que nous faisons. […] Sensualité – n’oublions pas la sensualité et l’extase de la Grèce antique, les statues n’étaient pas blanches, elles avaient des couleurs et des dessins nombreux et vifs -, contact, corrélation entre les corps humains, indépendamment de leurs différentes caractéristiques, que ce soit en privé ou en public. »