L'ONU dénonce les atteintes aux droits humains partout en Ukraine

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Le Haut commissariat de l'ONU aux droits humains a dénoncé le 15 décembre les atteintes aux droits humains dans l'ensemble de l'Ukraine, mais les pays occidentaux ont surtout profité du débat pour dénoncer la Russie.

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Une marche à Kiev en soutien à la communauté trans le 22 mai 2021 - Drop of Light / Shutterstock

Le Haut commissariat de l’ONU aux droits humains a dénoncé le 15 décembre les atteintes aux droits humains dans l’ensemble de l’Ukraine, mais les pays occidentaux ont surtout profité du débat pour dénoncer la Russie, dont il craignent qu’elle ne veuille envahir sa voisine.

Dans la partie contrôlée par le gouvernement ukrainien, « nous nous inquiétons des restrictions imposées à la liberté d’expression d’opinions critique ou impopulaires et à la participation à des rassemblements pacifiques sur des sujets sensibles, tout comme de la sécurité des défenseurs des droits humains », a déclaré la Haute-Commissaire adjointe aux droits humains, Nada Al-Nashif, devant le Conseil des droits humains, lors de la présentation d’un rapport sur l’Ukraine portant sur la période du 1er novembre 2019 au 31 octobre 2021.

Les services du Haut-Commissariat ont ainsi des preuves sur 29 incidents visant des journalistes, des professionnels des médias et des critiques du gouvernement. Ils ont aussi répertorié 14 incidents (attaques, menaces et intimidations) contre des défenseurs des droits humains, des droits de la femme, de l’égalité des genres ou encore de la communauté LGBTI+.

Ces défenseurs des droits ont été les principales cibles de groupes qui font la promotion de la violence « en général en toute impunité ».

Dans les régions de l’Est pro-Moscou à l’autonomie autoproclamée, le Haut-commissariat dénonce les « restrictions » imposées à l’espace civique et aux libertés fondamentales, qui vise tout particulièrement les gens qui expriment leur position pro-Ukraine. Il cite en exemple le cas d’un entrepreneur condamné à 13 ans et demi de prison pour avoir exprimé ces vues.

Il note aussi les représailles auxquelles sont exposés les défenseurs des droits humains dans ces territoires et souligne que « la liberté de rassemblement pacifique a été sévèrement restreinte ».

Pour ce qui concerne la Crimée, annexée par la Russie, le Haut-Commissariat « a continué à enregistrer des violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international ». Le rapport souligne en particulier la répression qui frappe toute personnes exprimant une opinion critique contre la Russie.

Des journalistes critiques « ont été surveillés, poursuivis en justice, arrêtés, empêchés d’entrer en Crimée ou encore déportés » de la région, a noté Mme Al-Nashif.

Elle a aussi souligné que l’obligation de demander une autorisation de manifester aux « autorités russes d’occupation » sous peine de poursuites limite la liberté d’expression.

Le Haut-Commissariat s’inquiète également du harcèlement auquel sont soumis les avocats, tout comme des groupes perçus par les autorités comme opposés à l’occupation, ou encore les poursuites contre des dirigeants de la minorité tatar, particulièrement visée par Moscou.