Moscou défend de nouvelles règles sanitaires drastiques pour les étrangers

Publié le

Selon une loi entrant en vigueur le 29 décembre 2021, les travailleurs étrangers présents en Russie seront contraints de passer une batterie d'examens médicaux, dont le test du VIH.

Vue du centre d'affaires de Moscou - YuryKara / Shutterstock

Le Kremlin a défendu vendredi de nouvelles règles sanitaires qui, à compter de janvier 2022, imposeront des examens médicaux très approfondis aux centaines de milliers d’étrangers vivant en Russie, une mesure qui préoccupe vivement les milieux d’affaires.

« Des règles analogues existent dans un grand nombre de pays (…) Mais si des problèmes apparaissent, nous réagirons », a commenté le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, interrogé par les journalistes.

Le président Vladimir Poutine « soutient l’établissement des conditions les plus confortables possibles pour les entrepreneurs étrangers (…), mais il existe des règles. Et il est très important qu’elles soient facilement réalisables », a-t-il ajouté.

Selon une loi entrant en vigueur le 29 décembre 2021, les travailleurs étrangers présents en Russie seront contraints de passer une batterie d’examens médicaux : tests sanguin et urinaire, dépistages du VIH, de la syphilis, de la tuberculose (radiographie des poumons), de la lèpre, du Covid-19 et de produits stupéfiants.

Les examens s’appliqueront également aux membres de leur famille à partir de l’âge de six ans et à tous les étrangers, même ceux ne travaillant pas, passant plus de 90 jours en Russie. Toutes les personnes concernées devront enfin transmettre aux autorités leurs empreintes digitales et une photo biométrique.

Seuls les diplomates et les citoyens du Bélarus seront exemptés, précise la loi.

Le ministère de la Santé a précisé jeudi qu’il ne sera pas nécessaire de repasser ces examens tous les trimestres, contrairement à ce qu’indique un décret pris en novembre.

Ces annonces ont néanmoins soulevé une vague de protestations parmi les organisations d’entrepreneurs étrangers, notamment la Chambre du commerce américaine et l’association des entreprises européennes.

Ces nouvelles règles pourraient aussi menacer les centaines de milliers de travailleurs venus des ex-républiques soviétiques, essentiels au fonctionnement de l’économie russe.

Ces dernières années, les milieux d’affaires étrangers en Russie ont déjà été affaiblis par les sanctions prises par Moscou contre certains produits occidentaux et plusieurs affaires judiciaires controversées visant des entrepreneurs.