Prostitution : Yannick Jadot rectifie ses propos après un tollé

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Dans une série de tweets publiée mercredi 1er décembre à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, Yannick Jadot avait proposé : « Abrogation de la loi d'avril 2016 “ contre le système prostitutionnel ”. ».

Yannick Jadot en 2020 - martinbertrand.fr / Shutterstock

Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, qui avait mercredi 1er décembre promis « l’abrogation de la loi d’avril 2016 “ contre le système prostitutionnel ” », a dû rectifier vendredi en évoquant une « expression raccourcie et caricaturale », après les réactions indignées de nombreuses féministes.

Dans une série de tweets publiée mercredi 1er décembre à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, Yannick Jadot avait proposé : « Abrogation de la loi d’avril 2016 “ contre le système prostitutionnel ”. ».

La loi du 13 avril 2016 a marqué un changement culturel sur la prostitution : elle a abrogé le délit de racolage et elle permet de verbaliser les clients.

De nombreuses féministes ont aussitôt réagi au tweet de l’élu écologiste.

« La honte absolue pour EELV. Une faute historique et antiféministe », a tweeté le collectif Osez le féminisme.

« Yannick Jadot : défendre le privilège masculin de pouvoir imposer des pénétrations sexuelles contre de l’argent, c’est justement ce que veut Zemmour2022 », a ajouté la porte-parole du collectif, Céline Piques, sur Twitter.

D’autres ont diffusé le message : « Les féministes ne voteront pas pour Yannick Jadot ».

L’ancienne ministre socialiste aux Droits des femmes Laurence Rossignol s’est aussi indignée : « On croyait Yannick Jadot candidat de l’écologie. C’est aussi celui du système prostitutionnel, du lobby des clients et de la marchandisation du corps des femmes. Toutes mes pensées aux féministes qui luttent contre les violences machistes et soutiennent ce candidat ».

Yannick Jadot a rectifié vendredi sur twitter en se disant « contre l’exploitation du corps des femmes (très majoritairement) et des hommes, et la traite des êtres humains ».

 


« Il n’y a aucune équivoque », a-t-il assuré, disant comprendre « les critiques qu’une expression raccourcie et caricaturale dans un tweet a pu susciter ».

Mais il explique que « l’évaluation de la loi de 2016 a montré qu’elle manque de moyens dans la lutte recherchée contre la prostitution et n’a pas résolu ces situations intolérables, tout en laissant de trop nombreuses personnes concernées sans protection ni soins appropriés ».

Affirmant que son objectif était « l’efficacité », il a indiqué avoir demandé à la sénatrice EELV Mélanie Vogel et à l’écoféministe Sandrine Rousseau « d’auditionner les associations pour affiner les propositions précises qui seront inscrites dans notre programme ».

Cinq ans après son adoption, la loi qui pénalise les clients de prostituées divise toujours. Pour ses détracteurs, elle a accru la précarité des travailleuses du sexe alors que ses partisans saluent « un formidable outil » mais déplorent le manque de moyens, pour permettre de sortir de la prostitution.