Une colocation LGBTI+ voit le jour dans l'ancien appartement de Frigide Barjot, égérie de la Manif pour tous

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L'association Basiliade a ouvert, avec le soutien de la Mairie de Paris, un hébergement pour personnes LGBTI+ en errance… dans l'ancien appartement occupé par l'égérie de la Manif pour tous.

Frigide Barjot (en compagnie d'Hervé Mariton et d'Henri Guaino) lors d'une manifestation contre l'égalité des droits

C’est l’épilogue d’un feuilleton pas banal. Lorsqu’un appartement occupé par une opposante farouche à l’égalité des droits est désormais une colocation de personnes LGBT en errance.

Retour en 2013, en plein cœur des débats et des manifs sur le mariage pour tous. Virigine Tellene, alias Frigide Barjot, est la porte parole des anti-égalité des droits.

Dans le Figaro, en date du 25 juin, on apprend que Frigide Barjot occupe un logement social de 173 m2 en duplex non loin de la Tour Eiffel tout en étant propriétaire d’un appartement hérité de sa mère. La Régie immobilière de la Ville de Paris enclenche une procédure d’expulsion du logement social, car Frigide Barjot y hébergeait les activités commerciales d’une société de son mari. La RIVP explique que « le couple se verse à lui-même un loyer au nom de Jalons », ce qui permet de « gonfler artificiellement les charges de leur société et donc de payer moins d’impôts ».
Mais l’expulsion prend du temps et ce n’est qu’en octobre 2014 que Frigide Barjot quitte son logement, situé à deux pas du Champ-de-Mars.

Quelques mois plus tard, l’adjoint à la Maire de Paris, en charge du logement, publie une photo de l’appartement vide et annonce que celui-ci deviendra une colocation étudiante.

Aujourd’hui, le même Ian Brossat devrait bientôt inaugurer, dans le même appartement, une colocation déjà opérationnelle et gérée par l’association Balisiade. Elle permet de loger huit personnes LGBT précaires en errance.

Avec cette même association, Ian Brossat, qui a dans ses attributions l’accueil des réfugiés, avait lancé un programme d’hébergement des personnes LGBT en exil, dont Komitid avait rendu compte en septembre 2020. Un premier appartement avait été ouvert dans le quartier de Belleville.

En janvier 2021, L’Escale, un logement en non-mixité pour des lesbiennes exilées en errance, a été inauguré dans le 18e arrondissement.

À cette occasion, l’association Basiliade annonçait  qu’elle espérait pouvoir ouvrir 16 autres appartements similaires – avec trois colocataires à chaque fois – afin de pouvoir loger les autres exilé.e.s LGBT en errance dans la capitale.