Des hackers mettent leur menace à exécution et diffusent des données d'un site israélien de rencontre gay

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« Profitez, voici les données d'Atraf », a publié dans un message le groupe de hackers Black Shadow sur la plateforme Telegram.

Le site israélien de rencontre gay Atraf visé par des hackers - Capture d'écran

Un groupe de pirates informatiques a annoncé mardi 2 octobre avoir diffusé des données d’Atraf, un site israélien de rencontre gay, dans le cadre d’une cyberattaque imputée par des experts à l’Iran, pays ennemi de l’Etat hébreu.

« Profitez, voici les données d’Atraf », a publié dans un message le groupe de hackers Black Shadow sur la plateforme Telegram, accompagné d’un fichier à télécharger qui a été retiré peu de temps après sa mise en ligne, a constaté l’AFP.

Le groupe, présenté par des experts comme lié à l’Iran, avait menacé le 30 octobre de révéler des données personnelles du site de rencontres s’il ne recevait pas « un million de dollars d’ici 48 heures ».

Il avait revendiqué samedi l’infiltration des serveurs du site d’hébergement israélien Cyberserve et des fuites de données, dérobant notamment des fichiers clients de la société de transport Dan et du site Atraf.

Keren Elazari, spécialiste de cybersécurité à l’université de Tel-Aviv, a affirmé que ce piratage ressemblait à de précédentes cyberattaques iraniennes.

« Il s’agit de la même technique, des mêmes outils et du même comportement avec les fuites de données, les menaces et l’exigence d’une rançon », a-t-elle déclaré à l’AFP.

« Nous pensons que dans ce cas, les hackers iraniens tentent d’embarrasser les entreprises et les citoyens israéliens », a-t-elle ajouté.

Les appels vers l’association Agouda pour l’égalité des personnes LGBTI+ en Israël ont doublé le week-end dernier en raison de la panique provoquée par l’attaque informatique, a indiqué à l’AFP Hila Peer, membre de la direction de l’organisation.

Certaines personnes n’ayant pas officiellement fait part de leur homosexualité craignent pour leur sécurité si leurs coordonnées, photos personnelles et même leur statut VIH  étaient diffusés, a-t-elle ajouté.

« Pour certains, ces fuites peuvent mettre leur vie en danger », a déclaré Mme Peer, ajoutant que son association avait travaillé en étroite collaboration avec les autorités israéliennes pour supprimer Black Shadow de Telegram.

Libi Oz, porte-parole de la Direction nationale à la sécurité informatique, une entité conseillant le Premier ministre israélien en matière de cybersécurité, a confirmé à l’AFP cette collaboration, sans plus de détails.

Selon des experts en cybersécurité, Black Shadow est un groupe hacktiviste (contraction de hacker et activiste) anti-israélien qui utilise les techniques de cybercriminalité à des fins financières mais aussi idéologiques.

Il avait déjà piraté les sociétés israéliennes KLS Capital et Shirbit, y dérobant dans ce cas de grandes quantités de données sur les serveurs de l’entreprise avant d’exiger une rançon.

Avec l’AFP