Marine Le Pen en Hongrie pour rencontrer le souverainiste et homophobe Viktor Orban

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Budapest, passage obligé des figures de l'extrême droite : Marine Le Pen est reçue mardi 26 octobre par le dirigeant ultraconservateur et homophobe hongrois Viktor Orban.

Marine Le Pen et Viktor Orban - Capture d'écran et photocosmos1 / Shutterstock

Budapest, passage obligé des figures de l’extrême droite : Marine Le Pen est reçue mardi par le dirigeant ultraconservateur et homophobe hongrois Viktor Orban, l’occasion pour tous deux de marteler leur message souverainiste en vue des élections en France et en Hongrie.

C’est pour la candidate du Rassemblement national (RN) un rendez-vous très attendu, un mois après la visite du polémiste Eric Zemmour, son rival potentiel mais non encore déclaré à la présidentielle française de 2022, et de sa nièce Marion Maréchal.

Marine Le Pen et Viktor Orban apparaîtront ensuite lors d’une conférence de presse prévue à 15 heures, quand M. Zemmour n’avait eu droit qu’à un entretien privé sans photo officielle.

Menacée d’être écartée dès le premier tour de la présidentielle si l’on en croit certains sondages récents, Marine Le Pen cherche à asseoir sa stature en s’affichant aux côtés du Premier ministre hongrois, défenseur des valeurs « illibérales » et LGBTphobes en Europe.

« Conseils à glaner »

« Si vous voulez accéder à la présidence française, cela vaut le coup de venir à Budapest pour glaner quelques conseils », commentait mardi une éditorialiste dans le journal pro-Orban Magyar Hirlap.

Viktor Orban a longtemps pris soin de ne pas se montrer aux côtés de Mme Le Pen.

Mais il a changé d’attitude depuis que son parti a quitté en mars le groupe PPE (droite) au Parlement européen. Désormais la priorité est à la construction d’une alliance « à droite de la droite », note Eszter Petronella Soos, politologue hongroise spécialiste de la France.

Marine Le Pen a évoqué, sur la chaîne française LCI, « toute une série de forces politiques » désireuses « d’impulser la fin d’une Union européenne devenue une succession de menaces, de chantages, de ruines des souverainetés nationales ».

Pour bâtir une union souverainiste, il faudra cependant avant tout gommer les divergences, notent les analystes.

Car M. Orban est plus libéral sur le plan économique, et plus conservateur sur le plan des valeurs sociétales que Mme Le Pen. Il n’a pas hésité à promulguer une loi anti-LGBT, tandis que la responsable politique française n’avait pas participé en 2013 à la Manif pour tous contre le mariage de personnes de même sexe.

Marine Le Pen fait fi de ces différences, secondaires au regard de son « besoin de regonfler son image à elle », et  « de dire à cet électorat tenté par Eric Zemmour que question autoritarisme, elle a aussi quelques galons », commente l’historien Nicolas Lebourg, auteur d’un essai sur Les droites extrêmes en Europe.

Avec l’AFP