Los Angeles : la police attaque violemment des militant·es LGBTI+ lors d'une manifestation transphobe

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La police de Los Angeles a riposté violemment à des militant·es LGBTI+ qui se défendaient face à des manifestant·es d’extrême droite et transphobes devant un spa.

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Une violente manifestation transphobe a eu lieu devant un spa à Los Angeles - Capture d'écran Twitter / @waterspider__

Samedi 17 juillet, une émeute a eu lieu devant Wi Spa, dans Koreantown à Los Angeles. En cause : une vidéo réalisée par une femme en juin dernier dans laquelle elle se plaint à une employée du spa de la présence présumée d’une femme trans.

La vidéo est devenue virale parmi le public conservateur puisqu’elle a été diffusée à l’antenne de la chaîne de télévision américaine Fox News par le présentateur Tucker Carlson. Le personnel de Wi Spa a réfuté les informations alléguées, et a assuré qu’aucune cliente trans n’était présente ce jour-là. Il pourrait donc s’agir d’une vidéo montée de toutes pièces afin d’alimenter le mouvement anti-trans qui prend de plus en plus d’ampleur aux États-Unis. 

Dans la manifestation, de nombreuses personnes vêtues de vêtements à l’effigie des Proud Boys, une organisation américaine néo-fasciste qui a notamment participé à l’assaut du Capitole en janvier dernier. Les manifestant·es ont fait des saluts suprémacistes blancs et ont scandé le slogan transphobe et pédophile « Save Our Children » (« sauvez nos enfants »), d’après The Guardian.

Un groupe de femmes transphobes a brandi des pancartes avec les inscriptions « Protect Female Spaces » (« protégez les espaces féminins ») et « It’s Worse in Women’s Shelters » (« c’est pire dans les refuges pour femmes »). En réponse, des militant·es LGBTI+ avaient organisé fait une contre-manifestation afin d’exprimer leur soutien à la communauté trans et à la politique d’inclusivité de Wi Spa.

« Don’t shoot »

Puis la situation a dégénéré. Peu après 11 heures, la police de Los Angeles a décrété que la manifestation pro-trans était un « rassemblement illégal » et les personnes rassemblées devaient se disperser. Les forces de l’ordre ont alors commencé à tirer sur les contre-manifestants avec des balles en caoutchouc. Dans une vidéo publiée sur Twitter par une personne présente à la manifestation, on peut entendre les militant·es LGBTI+ crier « don’t shoot » (« ne tirez pas »). Une femme demande aux forces de l’ordre de baisser leurs armes, avant de se faire tirer dessus par un policier. 

Selon The Guardian, la police de Los Angeles est allée à l’encontre d’une décision de justice en avril dernier. Suite au mouvement Black Lives Matter aux États-Unis, les projectiles en caoutchouc de 37 millimètres ont été déclarés illégaux lors des manifestations publiques, explique le Los Angeles Times.

La journaliste du Guardian Lois Beckett témoigne qu’elle a été « jetée à terre par des manifestants antipédophiles de droite » qui l’ont « pourchassée » et lui ont jeté de l’eau.

Le journaliste Vishal P. Singh a publié une vidéo sur son compte Twitter, montrant les forces de l’ordres arrachant un drapeau trans des mains d’un·e manifestant·e. Un policier a ensuite enlevé le tissu de son poteau et l’a jeté par terre. « Un agent m’a poussé spécifiquement », explique le journaliste. « Il n’y avait pas de manifestants près de moi. Il m’a poussé et a commencé à matraquer d’autres manifestants, alors j’ai détourné mon bras pour filmer cela et avec deux mains, il m’a matraqué la main droite aussi fort qu’il le pouvait, entraînant mon téléphone par terre  ». 

« Les gens veulent dire que ce n’était pas une manifestation sur les droits des transgenres ? Voici la police de Los Angeles, après avoir défendu des transphobes, en train de détruire un drapeau transgenre. Quiconque parle de Wi Spa sans mentionner la transphobie de l’extrême droite et de la police est trompeur », écrit-il en légende. 

Une quarantaine de personnes a été arrêtée à la suite de la manifestation. Sur Twitter, la police a mentionné « deux groupes en conflit », et précisé que des « fumigènes et projectiles » avaient été lancés sur des policiers. Elle ajoute avoir trouvé « de nombreux articles en violation » des politiques locales, dont un pistolet électrique, des couteaux, et du spray anti-agression.