Hongrie : l'inaction des institutions de l'UE dénoncée par des eurodéputé·es

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Dans un texte voté par 459 voix, les eurodéputé·es estiment que la législation hongroise homophobe, entrée en vigueur jeudi, est une « violation manifeste » des principes de l'UE.

Vue panoramique du Parlement européen à Strasbourg, en 2019 - Drop of Light / Shutterstock.com

Le Parlement européen a dénoncé jeudi l’inaction de la Commission et du Conseil européens face à la dégradation de l’Etat de droit en Hongrie, notamment à propos de la nouvelle loi accusée de discriminer les personnes LGBTI+.

Dans un texte voté par 459 voix, les eurodéputé·es estiment que cette législation interdisant la diffusion de contenus sur l’homosexualité auprès des mineur·es, entrée en vigueur jeudi, est une « violation manifeste » des principes de l’UE.

Ils expriment leur « profonde inquiétude » face à la dégradation « continue » de « l’État de droit et des droits fondamentaux » en Hongrie, pointant du doigt « l’inaction et la responsabilité du Conseil (représentant les 27 Etats membres) au fil des ans ».

Dans son texte, le Parlement européen « demande une nouvelle fois à la Commission et au Conseil de reconnaître enfin qu’il est urgent d’agir ».

Cette résolution non contraignante a été rejetée par 147 eurodéputés, essentiellement de l’extrême droite, de la droite eurosceptique et les membres du parti Fidesz de Viktor Orban, tandis que 58 se sont abstenus.

Au cours d’un débat dans l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg mercredi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait de nouveau qualifié la loi hongroise de « honte ».

La cheffe de l’exécutif européen a menacé d’entamer contre la Hongrie une procédure d’infraction aux traités européens, pouvant mener à des sanctions financières. Budapest a vivement réagi, se disant victime d’une « campagne sans précédent » déclenchée à son encontre par l’UE.

Selon le Parlement européen, la loi controversée « n’est pas un exemple isolé mais elle constitue une nouvelle illustration délibérée et préméditée du démantèlement progressif des droits fondamentaux en Hongrie ».

La Hongrie du Premier ministre Viktor Orban est dans le viseur de l’UE depuis plusieurs années pour ses attaques contre l’État de droit et les libertés fondamentales. Cependant, pour l’heure, les procédures possibles comme celle de l’article 7 enclenchée en 2018 pour « risque de violation grave des valeurs de l’UE » ou celle consistant à lier le versement des fonds de l’UE au respect de l’État de droit n’ont pas entraîné de mesures concrètes à l’encontre de Budapest.

Dans un texte distinct voté mercredi, le Parlement européen a d’ailleurs accentué la pression sur la Commission pour qu’elle applique sans délai le mécanisme sur ce dernier point.

Avec l’AFP