Tokyo : des militant·es LGBTI+ accusent des député·es de violer l'esprit olympique

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La charte olympique pose comme principe fondamental que « tout individu doit avoir la possibilité de pratiquer un sport, sans discrimination d'aucune sorte ».

JO Tokyo/Shutterstock

Des militant·es LGBTI+ ont accusé des député·es du parti au pouvoir au Japon de violer l’esprit olympique en tenant des propos homophobes, notamment en déclarant que les relations entre personnes de même sexe empêchaient « la préservation de l’espèce ».

Polémique

Ces propos, tenus lors de débats sur une nouvelle loi de lutte contre les discriminations, ont provoqué une polémique au moment où le Japon se prépare à accueillir les Jeux olympiques dans deux mois (23 juillet-8 août) puis les paralympiques (24 août-5 septembre).

D’après le quotidien Asahi Shimbun, le député Kazuo Yana, du Parti libéral-démocrate (PLD, conservateur), a affirmé jeudi au cours d’une réunion à huis clos que les relations LGBTI+ « empêchaient la préservation de l’espèce, qui devrait se produire de manière naturelle ».

Lors de cette même réunion, une autre membre du parti, Eriko Yamatani, a également critiqué les athlètes trans, selon l’agence Jiji Press.

« Certaines personnes ont exprimé une opinion selon laquelle ils ont un corps masculin mais sont des femmes. Ils devraient donc être autorisés à utiliser les toilettes pour femmes. Ou ils participent à des sports féminins et remportent des médailles. Un certain nombre de choses ridicules sont en train de se produire », a-t-elle déclaré.

Un autre député aurait déclaré que les sexualités LGBTI+ ne pouvaient être acceptées « par la morale », d’après d’autres médias japonais.

Pride House Tokyo, un centre communautaire lié aux Jeux de Tokyo, s’est offusqué de ces remarques dans un communiqué commun avec le groupe américain Athlete Ally.

« Ces commentaires, s’ils sont avérés, violent l’esprit des Jeux olympiques et paralympiques que le Japon espère accueillir », ont-ils déclaré.

« Comment les athlètes peuvent-ils réellement se sentir en sécurité dans un pays où les députés du parti au pouvoir tiennent des propos si discriminatoires ? », a ajouté le directeur de Pride House Tokyo.

La charte olympique pose comme principe fondamental que « tout individu doit avoir la possibilité de pratiquer un sport, sans discrimination d’aucune sorte ».

Avec l’AFP