La gouverneure démocrate du Kansas et le gouverneur républicain du Dakota du Nord s'opposent aux lois transphobes

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Les organisations ont salué ces décisions, alors que plusieurs États ont voté des lois transphobes.

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Une pancarte « les athlètes trans ont leur place dans le sport » lors d'une manifestation à Washington - DCStockPhotography / Shutterstock

Mercredi 21 avril, le gouverneur de l’État de Dakota du Nord, Doug Burgum, a émis un veto au HB 1298, un projet de loi interdisant à tou·tes les mineur·es trans, peu importe le genre, de participer aux compétitions sportives avec leurs camarades cis.

Selon le Grand Folks Herald, Doug Burgum explique que « le Dakota du Nord a aujourd’hui des règles du jeu équitables et une équité dans les sports féminins. HB 1298 prétend que cette longue équité est en danger immédiat. Rien n’indique que cela soit vrai ». Il ajoute que « le projet de loi injecterait inutilement l’État dans un problème local en créant une interdiction avec une myriade de conséquences imprévues ».

Depuis 2015, le manuel de la North Dakota High School Activities Association autorise les mineures trans à participer à des sports scolaires après avoir terminé « une année civile de traitement documenté de suppression de la testostérone ». Les athlètes trans masculins ne peuvent pas y participer dès qu’ils commencent leurs soins de transition de genre.

Une « législation discriminatoire » au Dakota du Nord

L’American Civil Liberties Union du Dakota du Nord a salué la décision du gouverneur. « HB 1298 n’a jamais consisté à uniformiser les règles du jeu pour les étudiants athlètes  », déclare Libby Skarin, le directeur des campagnes de l’organisation, dans un communiqué. « Il était évident dès le début que cette législation discriminatoire visait à créer des solutions à des problèmes qui n’existent pas et, ce faisant, à nuire à certaines des personnes les plus vulnérables de notre État  ».

Le veto peut toujours être renversé si les deux tiers des élu·es de la Chambre des représentants et du Sénat du Dakota du Nord votent pour l’annuler. Cependant, cela semble peu probable. Le projet de loi a été largement adopté à la Chambre des représentants mais le vote au Sénat a été très serré, avec 27 voix pour et 20 contre.

«  Nous sommes incroyablement reconnaissants au gouverneur Burgum pour son veto au HB 1298, et le veto du gouverneur Burgum envoie un message fort aux autres législateurs à travers le pays qui envisagent une législation similaire : Arrêtez les attaques contre les jeunes transgenres  », écrit Katrina Koesterman, présidente d’une association locale pour les droits des personnes trans dans un communiqué. « Les Dakotans du Nord devraient être indignés par le fait que les jeunes transgenres, qui font déjà face à des niveaux plus élevés de discrimination, aient été choisis pour être la cible de cette législation haineuse  ».

« Dès le début, il y a eu une opposition écrasante à HB 1298 de la part de nombreux secteurs, y compris les affaires, l’éducation, les soins de santé et le plaidoyer, qui ont tous vu à travers cette tentative à peine voilée de codifier la discrimination dans le droit de l’État. Des centaines, voire des milliers de Dakotans du Nord ont contacté le gouverneur pour demander un veto à ce projet de loi discriminatoire, et nous avons été entendus ! », se réjouit Brandi Hardy, la coordonnatrice législative de la North Dakota Human Rights Coalition.

La gouverneure démocrate du Kansas, Laura Kelly, a suivi la décision de Doug Burgum et a opposé son veto à un projet de loi transphobe similaire, le SB 55. « La législation envoie un message dévastateur selon lequel le Kansas n’est pas accueillant pour tous les enfants et leurs familles, y compris ceux qui sont transgenres – qui courent déjà un risque plus élevé d’intimidation, de discrimination et de suicide », écrit-elle pour justifier sa décision.

« En tant que Kansans, nous devrions nous concentrer sur la manière d’inclure tous les élèves dans les activités parascolaires plutôt que d’exclure ceux qui peuvent être différents de nous. Le Kansas est un État inclusif et nos lois doivent refléter nos valeurs. Cette loi ne fait pas cela. Par conséquent, (…) Je m’oppose au projet de loi 55 du Sénat  », conclut la gouverneure.

Le veto a peu de chances d’être annulé par les législateur·trices puisque le projet de loi n’avait pas atteint la majorité des deux tiers à la chambre des représentants du Kansas.