Paris : le 20ème arrondissement renomme un terrain sportif en l'honneur de la footballeuse sud-africaine lesbienne Eudy Simelane

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Le Conseil de Paris a voté mardi 13 avril la dénomination d'un terrain d'éducation physique « Eudy Simelane » dans le 20ème arrondissement. Cette footballeuse sud-africaine lesbienne de grand talent avait été violée puis assassinée en 2008 en raison de son orientation sexuelle.

En 2014, Mally Simelane, mère d'Eudy, pose avec un portrait de sa fille / Veronica Noseda

ERRATUM : La photo initialement publiée était incorrecte mais c’était celle utilisée par la Mairie de Paris. Depuis, nous l’avons modifié après signalement.

Lors du Conseil de Paris, la nouvelle dénomination du terrain d’éducation physique (TEP) « Eudy Simelane », situé au 49 rue Olivier Métra dans le 20ème arrondissement, a été votée. Initiée par les conseiller·es Geneviève Garrigos et Lyes Bouhdida-Lasserre puis présenté par Epency Epara Epara, adjoint au maire du 20ème arrondissement en charge du sport et des pratiques sportives, cette initiative a pour but de rendre hommage à Eudy Simelane.

Militante des droits LGBTI+

Cette footballeuse sud-africaine est née en 1977 à KwaThema, dans l’est de Johannesburg. Elle a fait partie de l’équipe nationale de football, a entraîné des équipes locales et souhaitait devenir la première femme arbitre de son pays. Elle a été l’une des premières femmes ouvertement lesbiennes en Afrique du Sud et y a milité pour les droits LGBTI+. En 2008, comme cela est raconté par le Guardian, Eudy Simelane a été victime d’un viol « correctif », dans le but de la « guérir » de son homosexualité. Elle a ensuite été poignardée à plusieurs reprises et son corps a été retrouvée dans un ruisseau dans sa ville natale le 27 avril. Deux hommes ont été condamnés pour son viol et son meurtre mais la qualification de viol « correctif » n’a pas été retenue par la justice sud-africaine.

Les élu·es de la majorité du 20ème arrondissement ont donc souhaité rendre hommage à Eudy Simelane, en renommant un TEP en son honneur. « Eudy Simelane était noire, lesbienne et footballeuse de talent  », déclare Eric Pliez, maire du 20ème arrondissement. « Surnommée “ le diamant ” par son entourage, Eudy Simelane a voulu consacrer ses combats à l’égalité femme-homme, et sa notoriété sportive à la visibilité des personnes LGBTQI+. La bêtise crasse, la tradition imbécile et la violence de domination ont eu raison de sa jeune vie et de son grand rêve de devenir la première femme arbitre de son pays  ».

 

Le projet de vœu a été déposé le 29 mars dernier et reconnaît Eudy Simelane comme un « symbole de réussite pour l’ensemble de sa ville » et « l’une des premières femmes à vivre ouvertement comme lesbienne en Afrique du Sud, alors même que la violence envers les personnes LGBTQI+ y est toujours trop répandue ».

Les élu·es du groupe Paris en Commun, socialistes, Écologistes et Républicains expliquent que la mort de la sportive « a permis une prise de conscience mondiale de l’inacceptable réalité des viols dits « correctifs » et doit d’autant plus nous encourager à faire connaître le souvenir de sa vie et de son action ».

Ils et elles estiment que cette dénomination s’inscrit dans « la volonté déterminée de la Mairie de Paris et de la Mairie du 20e pour lutter contre toutes les discriminations et violences, notamment dans le sport, et mettre en valeur la contribution des femmes, des personnes exposées au racisme et des personnes LGBTQI+ à l’histoire de Paris et du monde  ».