Un militant pour les droits LGBTI+ agressé en Ouzbékistan

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Selon un communiqué de la police, Miraziz Bozorov a été agressé dimanche soir près de son domicile par des inconnus qui ont pu s'enfuir.

Vue aérienne de Tachkent, capitale de l'Ouzbékistan, en 2018 / Milaleks - Shutterstock

Un militant pour les droits LGBTI+ a été violemment agressé et hospitalisé avec une jambe cassée et des blessures à la tête en Ouzbékistan, a annoncé lundi la police de ce pays d’Asie centrale.

Militant très critique

Selon un communiqué de la police, Miraziz Bozorov a été agressé dimanche soir près de son domicile par des inconnus qui ont pu s’enfuir. Le communiqué décrit aussi M. Bozorov, un militant très critique du conservatisme et du gouvernement de ce pays à majorité musulmane, comme un « provocateur ».

L’agression a eu lieu quelques heures après une manifestation de protestation contre les personnes LGBTI+ dans la capitale Tachkent qui a réuni plusieurs dizaines de personnes, dont une dizaine ont été arrêtées pour « hooliganisme ».

Cette manifestation avait lieu après un appel de M. Bozorov à abroger la loi interdisant des relations sexuelles entre les hommes, l’Ouzbékistan étant avec le Turkménistan le seul pays d’Asie centrale où l’homosexualité est encore un crime.

Le ministère ouzbek de l’Intérieur a diffusé une vidéo montrant plusieurs manifestants arrêtés disant regretter leurs actions, mais la vidéo critique aussi Miraziz Bozorov qui, selon la police, fait preuve d’un « comportement dépravé et ne respecte intentionnellement pas les règles de comportement en société ».

L’ambassadeur du Royaume-Uni en Ouzbékistan, Tim Torlot, a dénoncé l’agression de M. Bozorov, la jugeant « sans excuse ».

 

Le président ouzbek Chavkat Mirzioïev a déjà déclaré que l’abrogation de la loi criminalisant l’homosexualité n’était pas à l’ordre du jour. Son prédécesseur Islam Karimov, qui a dirigé d’une main de fer le pays pendant un quart de siècle, avait lui qualifié l’homosexualité de forme « vulgaire » de maladies mentales.

S’il a montré des signes d’assouplissement en mettant en place des réformes politiques et économiques depuis son arrivée au pouvoir, M. Mirzioïev a maintenu certaines dispositifs autoritaires de son prédécesseur.