Turquie : des dizaines d'étudiant·es arrêté·es pendant une manifestation pro LGBTI+

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« Nous ne nous taisons pas, nous n'avons pas peur et nous n'obéissons pas ! », ont scandé les manifestant·es pendant l'intervention des policiers.

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Le drapeau de la Turquie et le rainbow flag - Yuriy Boyko / Shutterstock

La police turque a interpellé vendredi 26 mars une quarantaine d’étudiant·es qui manifestaient devant un tribunal à Istanbul pour exiger la libération de camarades interpellés la veille, a constaté l’AFP.

« Nous ne nous taisons pas, nous n’avons pas peur et nous n’obéissons pas ! », ont scandé les manifestant·es pendant l’intervention des policiers, qui ont utilisé leurs boucliers anti-émeutes pour disperser la foule.

Les étudiant·es ont été emmenés à bord de cars de la police, où certain·es continuaient de lancer des slogans.

Au total, 42 étudiant·es ont été placés en garde à vue, a indiqué à l’AFP l’un de leurs avocats.

Ces manifestant·es s’étaient rassemblé·es pour dénoncer l’arrestation la veille de 24 étudiant·es de la prestigieuse Université Bogazici à Istanbul, qui avaient brandi des drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel pour exprimer leur soutien avec la communauté LGBT.

Manifestations quotidiennes

Des étudiants de Bogazici manifestent quotidiennement depuis le 1er janvier contre la nomination par le président Recep Tayyip Erdogan d’un recteur proche de son parti, Melih Bulu, y voyant le signe d’une perte d’indépendance des universités.

Les autorités ont durement réprimé la contestation, arrêtant plusieurs dizaines d’étudiants et réclamant des peines de prison ferme pour plusieurs d’entre eux.

Cette répression s’est accompagnée d’une hausse du discours anti-LGBTI+, après la découverte sur le campus d’une oeuvre d’art jugée insultante, associant un lieu sacré de l’islam et des drapeaux LGBTI+.

Le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu a ainsi plusieurs fois qualifié les personnes LGBTI+ de « dégénérées » et M. Erdogan a estimé qu’elles ne partageaient pas les « valeurs » de la Turquie.

Ces propos, qui ont été condamnés par les États-Unis, ont renforcé l’inquiétude des membres de la communauté LGBTI+ en Turquie.

Si l’homosexualité n’y est pas illégale, contrairement à de nombreux pays à majorité musulmane, les personnes LGBTI+ y sont fortement discriminés.

Avec l’AFP