Israël : les élections pourraient mener à une coalition de droite « raciste et homophobe », selon l'opposition

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Plus de 6,5 millions d'Israélien·nes votent mardi 23 mars pour une quatrième élection en moins de deux ans qui porte sur l'avenir politique du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

La Knesset, le bâtiment du Parlement israëlien - Jerusalem, Israël / Shutterstock

Les élections israéliennes pourraient mener à un « gouvernement des ténèbres », a lancé mardi le leader de l’opposition Yaïr Lapid, accusant le Premier ministre Benjamin Netanyahu de vouloir diriger une coalition de droite « raciste et homophobe ».

« C’est le moment de vérité pour Israël (…) soit Yesh Atid est fort soit nous avons un gouvernement des ténèbres, raciste et homophobe », a déclaré M. Lapid, appelant la population à voter pour sa formation centriste Yesh Atid (“Il y a un futur”) et à rejeter le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu.

Plus de 6,5 millions d’Israélien·nes votent mardi 23 mars pour une quatrième élection en moins de deux ans qui porte sur l’avenir politique du Premier ministre Benjamin Netanyahu, jugé pour « corruption » mais aussi architecte d’une intense campagne de vaccination anti-Covid.

Pour ou contre “Bibi” ?, surnom de M. Netanyahu. Telle reste la question d’un feuilleton politique qui n’en finit pas. Mais, pour ce quatrième épisode, les acteurs ont changé, le rôle de principal rival de M. Netanyahu, attribué lors des trois dernières élections au général Benny Gantz, étant désormais dévolu à Yaïr Lapid, chef du parti Yesh Atid (“Il y a un futur”)

Outre Yaïr Lapid, les rôles de principaux rivaux de Benjamin Netanyahu reviennent cette fois au frondeur Gideon Saar et au ténor de la droite radicale Naftali Bennett, suivis par une dizaine de partis qui, dans le système proportionnel israélien, doivent récolter au moins 3,25 % des voix pour obtenir des députés.

« On ne change pas un cheval qui gagne. Netanyahu a réussi à vaincre le corona et à faire d’Israël le premier pays du monde à sortir de la crise sanitaire (…) Et il est le seul qui peut assurer la stabilité économique du pays après le corona », estime mardi Asher Lévy, un chef d’entreprise de 57 ans.

Les derniers sondages créditent le Likoud de la première place avec environ 30 sièges (sur 120), suivi d’une vingtaine pour les troupes de M. Lapid, et de près d’une dizaine chacun pour les partis de MM. Saar et Bennett.

Dans sa quête du Graal – la majorité de 61 députés pour former un gouvernement –, Benjamin Netanyahu compte faire alliance avec la droite religieuse et, fait nouveau, avec l’extrême droite. Yaïr Lapid table sur une entente avec des partis de gauche, du centre, mais aussi de droite déçus par le Premier ministre.

« Bye Bye Bibi » ?

Malgré la vaccination et la réouverture des commerces, les partis n’ont pu tenir de grands meetings et la campagne s’est principalement jouée sur les réseaux sociaux, chaque camp tentant de convaincre sa base de vaincre la « fatigue électorale », après trois scrutins.

Si le Premier ministre joue sur la vaccination, l’opposition fait ses choux gras du procès de M. Netanyahu pour « corruption », « malversation » et « abus de pouvoir », débuté il y a quelques mois et qui alimente des manifestations chaque samedi à travers le pays, depuis 39 semaines.

Samedi soir, ils étaient encore des milliers à Jérusalem pour crier « Yalla dégage Bibi », ou « Bye Bye Bibi ».

Avec l’AFP