Une conseillère lesbienne du gouvernement britannique démissionne face à l'« environnement hostile » envers les personnes LGBT+

Publié le

Jayne Ozanne, une conseillère du gouvernement britannique en matière d'égalité a annoncé mercredi 10 mars sur la chaine ITV démissionner face à « l'environnement hostile » qui y régnait à l'encontre des personnes LGBT+, souhaitant aussi alerter sur les thérapies de conversion.

Jayne Ozanne
L'ex-conseillère Jayne Ozanne - Capture d'écran

« Je ne crois malheureusement pas que ce gouvernement conservateur ait à coeur le meilleur pour la communauté LGBT », a expliqué Jayne Ozanne lors d’une interview sur ITV.

Cette éminente figure lesbienne et chrétienne, qui appartient depuis sa création en 2019 au groupe qui conseille le gouvernement en matière d’égalité, affirme avoir « constaté un manque d’engagement croissant  » sur les questions LGBT+.

Dénonçant un « mode de fonctionnement trumpesque  », elle reproche notamment à certain·es ministres d’avoir pris des décisions « franchement contraires à (leurs) conseils », écoutant plutôt « les évangéliques de droite et ceux qui veulent nous ramener en arrière ».

« Je suis de plus en plus préoccupée par ce qui semble être un environnement hostile aux personnes LGBT au sein de cette administration  »

« Je suis de plus en plus préoccupée par ce qui semble être un environnement hostile aux personnes LGBT au sein de cette administration  », a-t-elle ajouté, affirmant avoir été « choquée » par « l’ignorance » de certain·es ministres sur ce que subissaient certaines minorités, en particulier chez les jeunes.

En ligne de mire surtout : la secrétaire d’État à l’égalité Kemi Badenoch, et la ministre dont elle dépend, Liz Truss. « Elles sont connues au sein de la communauté comme les “ ministres de l’Inégalité ” », a confié Jayne Ozanne, « Je ne crois pas qu’elles comprennent les personnes LGBT, en particulier les personnes trans  ».

La conseillère a évoqué comme élément déclencheur la tournure qu’a pris lundi au parlement le débat sur les thérapies de conversion, qui prétendent transformer – souvent au nom de la foi – l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Elles sont toujours autorisées au Royaume-Uni, bien qu’un groupe de 24 député·es conservateur·trices LGBT+ essaie de les rendre illégales. Kemi Badenoch s’est refusée lundi à employer le terme « interdiction ».

« Je démissionne maintenant pour interpeler le Premier ministre (Boris Johnson), qui est je le pense un ami de la communauté LGBT+, pour qu’il agisse et comprenne que les propositions faites sur la thérapie de conversion n’ont pas la confiance de la communauté LGBT », a affirmé Jayne Ozanne, ni celle « de nombreux chefs religieux, qui ont également appelé à une interdiction ».

En 2018, le gouvernement de Theresa May avait dévoilé un « plan d’action  » contre les discriminations qui prévoyait notamment de présenter une loi pour interdire les thérapies de conversion, restée depuis lettre morte.

Avec l’AFP