Manifestations étudiantes en Turquie : un procureur réclame des peines de prison

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Un procureur turc a réclamé vendredi 26 février jusqu'à trois ans de prison contre sept étudiant.e.s que les autorités accusent d'avoir « insulté l'islam » avec une oeuvre d'art associant un lieu sacré pour les musulman.e.s et des drapeaux LGBT+.

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Le drapeau de la Turquie et le rainbow flag - Yuriy Boyko / Shutterstock

Le vendredi 26 février, un procureur de Turquie a demandé jusqu’à trois ans de prison contre sept étudiant.e.s. Les autorités les accusent d’avoir « insulté l’islam » avec une oeuvre d’art associant un lieu sacré pour les musulman.e.s et des drapeaux LGBT+.

Dans son acte d’accusation, le procureur accuse ces étudiants d’«  incitation à la haine », un chef d’inculpation passible d’une à trois années d’emprisonnement, a rapporté l’agence de presse étatique Anadolu.

Sept étudiant.e.s incarcéré.e.s

Deux des sept étudiant.e.s visé.e.s sont incarcéré.e.s dans l’attente d’un procès dont la date sera fixée une fois qu’un tribunal aura formellement accepté cet acte d’accusation. Cette affaire s’inscrit dans le cadre de manifestations étudiantes qui secouent la prestigieuse Université Bogazici, à Istanbul, depuis la nomination le mois dernier, par le président Recep Tayyip Erdogan, d’un recteur proche de son parti.

Début février, la police a affirmé avoir découvert sur le campus un collage montrant la Kaaba, lieu le plus sacré de l’islam situé à la Mecque (Arabie saoudite), entourée de drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel.

En réaction, les autorités ont fermé le club LGBT+ de l’université, qui nie pourtant toute implication, et multiplié les attaques contre les minorités sexuelles. Le président Erdogan a ainsi estimé que les personnes LGBT+ ne partageaient pas les « valeurs nationales » turques et son ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu, a qualifié les membres de cette communauté de « dégénérés ».

Ces propos, qui ont été condamnés par les États-Unis, ont renforcé l’inquiétude des membres de la communauté LGBT+ en Turquie. Si l’homosexualité n’est pas illégale dans ce pays, contrairement à de nombreux pays à majorité musulmane, les personnes LGBT+ y sont fortement discriminés.

Avec l’AFP