Marcel Campion condamné à trois mois de prison avec sursis pour injures homophobes

Publié le

Poursuivi par M. Julliard - qui est gay et out - et par le parquet, M. Campion, 80 ans, a également écopé d'une amende de 3.000 euros et devra verser des dommages-intérêts à Bruno Julliard et à trois associations LGBT+.

Marcel Campion - Capture d'écran / Le Journal du Dimanche
Marcel Campion - Capture d'écran / Le Journal du Dimanche

Le « roi des forains » Marcel Campion a été condamné vendredi 18 décembre par le tribunal correctionnel de Bobigny à trois mois de prison avec sursis pour diffamation et injures publiques à caractère homophobe, proférées en 2018 envers Bruno Julliard, alors premier adjoint à la maire de Paris.

Dommages-intérêts

Poursuivi par M. Julliard – qui est gay et out – et par le parquet, M. Campion, 80 ans, a également écopé d’une amende de 3.000 euros et devra verser des dommages-intérêts à l’ancien élu socialiste ainsi qu’à trois associations parties civiles, SOS Homophobie, Mousse et Adheos.

« Cela montre qu’il faut être inflexible avec la banalisation de tels propos abjects qui sont un vrai poison dans notre société », a réagi auprès de l’AFP Sabrina Goldman, l’avocate de M. Julliard.

« Comme il était un peu de la jaquette, il a rencontré (l’ancien maire de Paris, Bertrand) Delanoë, ils ont fait leur folie ensemble et paf, il est premier adjoint », avait lâché M. Campion lors de la réunion de lancement de son parti Paris libéré, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) le 27 janvier 2018.

« J’ai rien contre eux, sauf qu’ils sont un peu pervers »

« Moi, j’ai rien contre les homos, d’habitude, je dis “ les pédés ”. (…) J’ai rien contre eux, sauf qu’ils sont un peu pervers », ajoutait-il au micro.

Ces déclarations avaient été enregistrées et diffusées en ligne par un journaliste indépendant. La polémique n’était arrivée que plus tard, lorsqu’elles avaient été exhumées par le Journal du dimanche en septembre 2018, mois de la démission de M. Julliard de son poste auprès d’Anne Hidalgo.

A l’audience du 15 octobre, le parquet, dont les réquisitions ont été suivies par le tribunal, avait estimé que le prévenu n’avait pas « pris la mesure de ses propos qui, entendus et relayés auprès de certains esprits peuvent conduire à la montée des violences envers tous ceux qui sont différents. »

« Histoire interne »

Le propriétaire de la Grande roue et promoteur de la Foire du Trône a toujours réfuté le caractère homophobe de ses propos, assurant il s’agissait uniquement de dénoncer une « histoire interne » avec la ville de Paris après la décision-couperet, fin 2017, de ne pas reconduire le marché de Noël des Champs-Élysées, qui existait depuis 2008.

Son avocat n’était pas joignable dans l’immédiat.