La Hongrie veut rendre l'homoparentalité illégale dans la constitution

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Les autorités hongroises ont déposé un projet de loi visant à amender la constitution pour rendre illégale l'homoparentalité et cimenter le genre dans le texte de loi.

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La pride de Budapest en Hongrie en 2017 - Andocs / Shutterstock

Le gouvernement de la Hongrie a déposé mardi 10 novembre un projet d’amendement pour inscrire dans la constitution que « la mère est une femme, le père est un homme ». Le genre serait ainsi défini comme étant uniquement celui donné à la naissance.

«  La Hongrie protège le droit des enfants à s’identifier en fonction de leur sexe », est-il écrit dans le projet de texte envoyé au parlement par la ministre de la Justice Judit Varga. « L’éducation est assurée conformément aux valeurs fondées sur l’identité constitutionnelle de la Hongrie et la culture chrétienne », peut-on également lire.

Depuis le mois de mai, il est déjà légalement interdit d’inscrire un changement de genre à l’état civil dans ce pays d’Europe centrale, membre de l’Union européenne (UE), dont le Premier ministre Viktor Orban, au pouvoir depuis dix ans sans interruption, promeut « l’illibéralisme  ». Adoptée avec 134 voix contre 56 et quatre abstentions, la loi prévoit l’inscription non modifiable du genre des personnes à leur naissance dans un registre national et sur les documents d’identité. Cela empêche les personnes trans et intersexes de changer de nom et d’obtenir des papiers correspondant à leur identité de genre.

Ce nouveau projet de modification de la constitution intervient alors que Budapest s’oppose à un projet de mécanisme conditionnant le versement des fonds européens notamment au respect de la charte européenne des droits fondamentaux, qui garantit entre autres les droits des minorités sexuelles et de genre.

Le mécanisme communautaire doit être entériné par les États à la majorité qualifiée et Viktor Orban menace de veto l’ensemble du budget si ce principe est adopté.

L’ONU, le Conseil de l’Europe, l’OSCE et l’UE accusent régulièrement Viktor Orban d’adopter des lois non conformes au droit et aux valeurs européennes. Par le passé, la Hongrie a été condamnée par la justice européenne pour le non respect de ses engagements, depuis son adhésion en 2004, et de la primauté du droit communautaire sur les législations nationales.

Avec l’AFP