« C’était leur première grande action collective, il y avait un côté première fois » - Rencontre avec Hakim Atoui et Baptiste Etchegaray, les réalisateurs de « La Première Marche »

Publié le

Hakim et Baptiste ont suivi pendant cinq mois les préparatifs de la première marche LGBT+ en banlieue, en juin 2019.

Youssef, Yanis, Annabelle et Luca ont organisé la première marche LGBT+ en banlieue, en juin 2019 - Outplay
Article Prémium

Hakim est étudiant en production à la Fémis et Baptiste journaliste. En rencontrant les jeunes organisateurs de la première marche des fiertés en banlieue à Saint-Denis, en juin 2019, ils ont tout de suite eu l’intuition que quelque chose d’important se mettait en place. Ni une, ni deux, ils achètent une caméra et se lance dans l’aventure : suivre au plus près les préparatifs de cet événement historique. Alors que leur documentaire sort en salles aujourd’hui, Komitid s’est entretenu avec les deux néo-documentaristes.

Komitid : Comment est née l’idée de suivre les préparatifs de cette première marche des fiertés en banlieue ?

Baptiste Etchegaray : C’est grâce à Hakim !

Hakim Atoui : J’ai rencontré les organisateurs un peu par hasard, à Saint-Denis, via un ami commun et ils m’ont raconté ce qu’ils comptaient faire et la façon dont ils souhaitaient finir leur année d’action par cette marche. Au départ, on leur a juste dit qu’on irait les soutenir le jour J, rien de plus. Mais j’avais envie de m’essayer au documentaire sans avoir de sujet en tête et, en y repensant, je me suis dit qu’on connaissait ces jeunes et que ce qu’ils prévoyaient de faire était historique qu’ils soient quelques-uns ou, comme cela s’est produit, plusieurs centaines, c’était historique. Il fallait qu’on les suive, le sujet s’est imposé à nous. Comme Baptiste est journaliste, qu’il est habitué à questionner des gens et à rebondir sur leurs réponses, je lui ai proposé qu’on fasse cela à deux. 

Baptiste Etchegaray : Je pense que tout seul je ne l’aurais pas fait. Je n’aurais pas osé le faire. Dans le film, il y a un côté très bricolé, on a acheté une caméra et on est parti caméra au poing pour les suivre. Rien n’était prémédité, on ne pensait pas un jour sortir le film en salles. L’idée c’était vraiment de documenter, de garder une trace de ce qu’ils faisaient et on s’est pris au jeu parce qu’on a été intéressé par leurs profils, par leurs combats, leurs choix, leurs désirs et leurs doutes. C’est la joie du documentaire de faire ce qu’on n’avait pas prévu de faire. Nous avions tous les deux des obligations professionnelles, moi pour l’émission de cinéma de Canal+ Tchi-Tcha, Hakim dans une boîte de production, tout cela s’est fait en plus les soirs et les week-ends. Il n’y avait ni production, ni financement. Que cela aboutisse à une sortie en salles du documentaire, c’est le côté un peu miraculeux de l’histoire.

 

Pour continuer la lecture de cet article :

Vous avez déjà un accès ?

Identifiez-vous