Belgique : Petra De Sutter devient la première vice-Première ministre trans

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Petra de Sutter, députée écologiste et professeure de gynécologie, vient d'être nommée vice-Première ministre, chargée de la fonction publique et des entreprises publiques de Belgique. Elle devient la première personne trans à occuper un tel poste.

Petra de Sutter
Petra de Sutter à une conférence de l'ILGA en 2018 - Sparrow / Commons

Petra De Sutter, députée du Parti vert, a été choisie jeudi 1er octobre comme vice-Première ministre de la Belgique. La professeure de gynécologie est désormais chargée de la fonction publique et des entreprises publiques. Elle devient la première femme trans à occuper ce poste.

Le pays a traversé une crise politique et est sans gouvernement depuis 16 mois. La Belgique a passé 652 jours avec un cabinet temporaire jusqu’à ce que sept partis politiques puissent parvenir à un nouvel accord. La coalition, dirigée par le Premier ministre libéral Alexander De Croo, est composée de partis socialistes, libéraux et écologistes.

La scientifique de 57 ans a déjà été membre du sénat belge, ce qui a fait d’elle la première femme trans à occuper cette fonction au parlement du pays. Lors des élections européennes de 2019, elle est élue eurodéputée au sein du groupe des Verts. En tant que vice-Première ministre, Petra De Sutter devient la personne trans occupant un des plus hauts postes au sein d’un gouvernement.

« Je suis fière qu’en Belgique et dans une grande partie de l’Europe, votre identité de genre ne vous définit pas en tant que personne et n’est pas un problème. »

« Je suis fière qu’en Belgique et dans une grande partie de l’Europe, votre identité de genre ne vous définit pas en tant que personne et n’est pas un problème. J’espère que ma nomination en tant que ministre et vice-Premier ministre pourra déclencher le débat dans des pays où ce n’est pas encore le cas. #fighttransphobia  », a tweeté Petra De Sutter.

Petra De Sutter est gynécologue et professeure à l’Université de Gand, où elle enseigne la santé reproductive et la fertilité. Elle est également la directrice du département de médecine de la reproduction de l’hôpital universitaire depuis 2014.

Selon Politico, la transidentité de la nouvelle vice-Première ministre n’était « pas mentionnée dans les gros titres d’aujourd’hui ». À la place, les médias belges ont préféré souligner « son impressionnant bilan professionnel qui, combiné à son plaidoyer, a défini sa carrière et lui a valu le respect de ses pairs ». « Il n’est pas difficile d’imaginer que les gros titres auraient été très différents dans un autre pays – même un autre pays européen », affirme Politico.

L’année dernière, Petra De Sutter a publié une interview sur son site internet où elle affirme qu’être trans et occuper un poste élevé au sein de la politique est très important pour la communauté LGBT+. Elle y expliquait notamment qu’elle s’est présentée aux élections législatives belges car de nombreuses personnes trans dans le monde n’ont pas le privilège d’être acceptées pour qui elles sont.

« C’est pourquoi je dois faire quelque chose, pour ceux qui n’ont pas eu cette chance », déclare Petra De Sutter. « J’ai un très fort [sentiment] de justice et je trouve tellement injuste que les gens dans le monde souffrent simplement à cause de qui ils veulent être ».