Paris retire une plaque commémorant Guy Hocquenghem, accusé de faire l'apologie de la pédophilie

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Depuis plusieurs semaines,  la plaque apposée sur l'immeuble où avait vécu l'écrivain et philosophe avait été la cible d'actions par des collectifs féministes.

Guy Hocquenghem sur la plateau de l'émission « Apostrophes », en 1979 - capture d'écran / Ina

Longtemps salué pour son travail théorique sur la question queer, l’écrivain Guy Hocquenghem, figure de la gauche radicale dans les années 70 et 80, a vu sa plaque commémorative retirée de l’espace public par la Mairie de Paris dans la nuit du 3 septembre selon une information du Parisien.

Militant de la première heure des combats homosexuels dans la lumière, avec la création du Front homosexuel d’action révolutionnaire (Fhar) en 1972, Guy Hocquenghem a aussi consacré des écrits en faveur de la pédophilie, dont il parle aussi volontiers durant les assemblées générales du Fhar.Ce qui déjà à son époque lui avait valu les critiques les plus virulentes des mouvements féministes.

Depuis plusieurs semaines,  la plaque apposée en début d’année rue de Plaisance, sur l’immeuble où avait vécu l’écrivain et philosophe avait été la cible d’actions revendiquées entre autres par le collectif Les Grenades. Sur Twitter, le collectif se réjouit de la suppression de cette plaque. Selon la Mairie, « la plaque a été déposée à la suite de sa dégradation. Faisant suite à des interpellations relatives à certains écrits et prises de position, totalement indéfendables, de Guy Hocquenghem, la Ville a décidé que la plaque ne sera pas reposée ».

 

Guy Hocquenghem s’opposait aussi régulièrement au combat des féministes contre le viol et écrivait en 1977 : « À la libération des mœurs, à la pornographie, au déferlement homosexuel, répond le nouveau puritanisme des ligues de femmes contre le viol. » 

Guy Hocquenghem, qui avait été journaliste à Libération ainsi qu’à Actuels, est mort du sida en 1989.

Ce déboulonnage illustre à nouveau le climat tendu entre la Mairie de Paris et des groupes féministes depuis quelques mois. En juillet dernier, le premier Conseil de Paris avait été le théâtre d’un affrontement autour de la nomination de Christophe Girard au poste d’adjoint à la Culture. Des féministes et plusieurs élu.e.s, dont la militante lesbienne et élue EELV du 12e arrondissement Alice Coffin, lui reprochaient sa proximité avec l’écrivain pédophile Gabriel Matzneff.

Christophe Girard avait démissionné et annoncé se mettre en retrait de la vie politique.

 

  • arnosa

    La cancel culture dans toute sa splendeur.
    Quel dommage de ne pouvoir faire la part des choses. Quand on pense à tout ce qu’on lui doit. Cela s’appelle la contextualisation