Une Pride « politique » rassemble des milliers de manifestant.e.s à Paris

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Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Paris samedi pour une Pride politique, une semaine après la date initialement prévue pour la Marche des fiertés officielle, annulée à cause du coronavirus.

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La marche des fiertés de samedi 4 juillet à Paris - Capture d'écran / Twitter

Entre 2 000 à 3 000 manifestant.e.s ont participé samedi 4 juillet à Paris à une Marche des fiertés impromptue et « politique », une semaine après la date initialement prévue pour la Pride officielle, annulée à cause du coronavirus.

Réunie derrière un camion arborant une pancarte « nos fiertés sont politiques », une foule jeune et multiculturelle s’est élancée depuis la place Pigalle vers 17 heures 30, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Pour une pride radicale »

Parmi les drapeaux arc-en-ciel, cheveux colorés et panoplies de drag queen, les mots d’ordre étaient incisifs : « Pour une pride radicale », « la transphobie tue », « une gouine présidente », ou « mon corps, mon genre, ta gueule  ».

La Marche des fiertés officielle, organisée par l’inter-LGBT et initialement prévue le 27 juin, a été reportée au 7 novembre à cause de l’interdiction des grands rassemblements liée au coronavirus. Mais pour Emma Vallée-Guillard, qui a répondu à l’appel improvisé de diverses associations LGBT+, « c’était important de célébrer les fiertés quand même ».

« La pride à la base, c’était une émeute », rappelle la jeune femme de 22 ans, en référence aux émeutes de Stonewall à New York en 1969, déclenchées par un raid policier sur un bar LGBT+ et qui ont donné naissance un an plus tard à la première Pride.

Sans char ni musique, le rassemblement de samedi était politique. « On est là pour nos droits, pour en avoir plus », lance Lucas Delplanque, drapeau bi sur les épaules. Cet étudiant de 20 ans voudrait notamment que les agressions soient « réellement punies, que la PMA passe pour toutes les personnes LGBT et trans. »

« C’est important qu’on se batte pour que les droits de chacun soient respectés », abonde Shadé Djossinou, 22 ans. Elle est venue en tant que « personne noire » et « alliée » du mouvement LGBT+ participer à ce rassemblement qui dénonçait également les violences policières et le racisme.

« Nos combats ont le même but dans le sens où on se bat pour qu’on soit respecté en tant qu’être humain », dit-elle.

« Le danger de reculer sur nos droits fondamentaux est très présent et l’épidémie a servi de révélateurs de multiples facteurs d’exclusion, de discriminations et de violences », a déclaré à l’AFP Giovanna Rincon, directrice de l’association Acceptess-T, qui défend les personnes trans.

Malgré le report de la Marche des fiertés, « nous refusons le confinement de nos libertés et que nos corps soient invisibilisés », a-t-elle conclu.

L’année 2020 marque le 50e anniversaire de la Pride, mais plusieurs centaines de Marches des Fiertés dans le monde ont dû être annulées ou reportées à cause du coronavirus.
La marche s’est conclue par des prises de parole :

Avec l’AFP