« Mon nom est clitoris » : rencontre avec Daphné Leblond et Lisa Billuart Monet, réalisatrices 

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« Mon Nom est clitoris » est né de la rencontre entre Lisa Billuart Monet et Daphné Leblond, de leurs échanges et de leur constat commun : jamais on ne parle ouvertement du plaisir féminin. Interview.

Daphné Leblond et Lisa Billuart Monet - Zoé Piret
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Film réalisé pendant leurs études et premier projet professionnel, Mon Nom est clitoris est né de la rencontre entre Lisa Billuart Monet et Daphné Leblond, de leurs échanges et de leur constat commun : jamais on ne parle ouvertement du plaisir féminin. Le clitoris reste encore un objet obscur et la parole des jeunes femmes est absente des débats.

Mieux que de longs discours, elles ont pris leur caméra et leur micro pour y remédier et réaliser ce film qui a été récompensé par le prix du jury du festival du film de femmes de Créteil et par le Magritte du meilleur documentaire, l’équivalent belge des César. Komitid a rencontré les deux réalisatrices de ce film de témoignages inclusif et qui libère la parole sans jamais se prendre au sérieux. 

Komitid : Quel a été le point de départ de ce projet commun ?

Lisa Billuart Monet : Tout a commencé par une discussion alors que nous étions parties toutes les deux en voyage à Istanbul et c’est la première fois que nous discutions ouvertement de sexe ensemble alors que nous étions ouvertement féministes. On a beaucoup parlé notamment de masturbation et d’obligations à la pénétration dans les rapports hétérosexuels c’étaient deux sujets qui nous ont réunies dans une vraie grande conversation. Ce sont toujours des sujets sur lesquelles chaque femme a l’impression d’être la seule, des sujets sur lesquelles toutes les femmes se sentent seules mais collectivement dans leur vie et leurs expériences sexuelles. On s’est dit qu’on était sans doute plus de deux à penser cela et que cela valait le coup d’en faire un film car ce film on ne l’avait jamais vu. On a commencé à réaliser ce film alors que nous étions encore en école de cinéma à l’INSAS à Bruxelles. J’étais en section image où j’apprenais le travail de cheffe opératrice et Daphné était en montage. Nous avons eu l’idée en deuxième année et nous avons trouvé notre productrice grâce à un atelier de pitching dans un festival documentaire en Belgique alors que nous avions déjà presque tout tourné ! Pour un premier film, c’est idéal de fonctionner comme ça car c’est toujours difficile de convaincre des producteurs alors qu’on est encore à l’école. 

Daphné Leblond : On a essayé de rendre public ce qu’on pouvait échanger en privé et faire le point sur les obstacles rencontrés dans nos vies personnelles qui étaient finalement politiques et sociaux. 

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