Réactions au décès de Larry Kramer : « Sans lui, le mouvement moderne contre le VIH n'existerait pas »

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De très nombreuses associations ainsi que des activistes ont réagi à la mort, à 84 ans, de Larry Kramer, un des plus influents combattants contre le sida.

Réactions au décès de Larry Kramer - capture Twitter

Récemment, Larry Kramer expliquait qu’il voulait écrire une pièce sur l’épidémie de coronavirus. Mort d’une pneumonie à l’âge de 84 ans, le dramaturge et activiste gay aura toute sa vie lutté contre l’épidémie de sida et appelé sa communauté à l’action. Il restera une figure importante du mouvement activiste (occidental) et sa contribution est immense. Pas seulement pour avoir créé une des toutes premières associations d’aide aux malades (le Gay Men’s Health Crisis en 1982) puis avoir grandement contribué à la création d’Act Up New York en 1987, mais aussi pour avoir écrit sur l’épidémie une œuvre majeure du théâtre contemporain (adapté pour la télévision) : The Normal Heart.

Une des premières associations à réagir a été bien sûr Act Up New York. « Repose en puissance à notre combattant Larry Kramer. Ta rage a contribué à inspirer le mouvement. Nous continuerons d’honorer ton nom et ton esprit par l’action. »

Ironie de l’histoire, une de ses cibles mais aussi quelqu’un avec qui il a pu discuter, était le Dr Anthnoy Fauci, aujourd’hui en première ligne contre le coronavirus à la tête du NIH américain. Il a déclaré hier : « Je suis très triste. Il a changé les relations entre les communautés touchées par une maladie et les scientifiques et les autorités de régulation qui ont eu un grand impact sur elles. »

 

 

 

L’association Glaad a écrit : « La mort de Larry Kramer touche durement notre commauté. C’était un combattant qui ne reculait jamais pour ce qu’il considérait comme juste, et il a tellement contribué au combat contre le VIH/sida. Il va manquer à tellement de gens. »

AIDS United affirme que sans lui « le mouvement moderne contre le VIH n’existerait pas. »

 

Amanda Hoey signale que l’accroche du New York Times qui historiquement a eu un train de retard sur l’épidémie (et sur les combats LGBT aussi) a changé plusieurs fois son  accroche, passant d’insultante à agressive puis à conflictuelle pour parler de l’attitude de Larry Kramer.

 

L’ex candidat à la primaire démocrate, Pete Buttigieg, a lui écrit : « Les progrès sont inimaginablement difficiles, dangereux, toujours à risque, toujours réalisés par des personnes n’ayant qu’une vision engagée. »

Le cofondateur d’Act Up-Paris, Didier Lestrade, a réagi en anglais : « Il était mon modèle, mon inspiration, mon ami. Ma vie serait à moitié vide sans lui et sa colère. »

L’historien LGBT Gerard Koskovich nous a fait parvenir aussi un message, dont voici un extrait :
« Dans les années les plus sombres de la crise du sida, l’écriture, l’activisme et la personnalité publique de Kramer ont cristallisé la colère que beaucoup d’entre nous ont ressentie à juste titre et nous ont aidés à canaliser notre colère en action directe. C’est peut-être sa contribution la plus précieuse. »

 

En France, d’autres activistes anciennement engagé.e.s à Act Up-Paris ont aussi réagi.

 

 

 

Mais sensation étrange ce matin. À 11 heures, l’association Act Up-Paris n’avait toujours pas publié de réaction sur Twitter ou Facebook.

 

Pour finir, écoutons la voix de Larry Kramer. Toujours aussi puissante. Dans cet extrait de How to survive a plague.