La colère des féministes après la soirée des César ne retombe pas

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Vendredi soir, les César ont récompensé Roman Polanski et son film à trois reprises. La colère a été immédiate et immense : les collectifs féministes appellent à manifester le 8 mars et Virginie Despentes a publié une tribune assassine dans Libération.

César manifestation féministe
Les manifestantes devant le Fouquet's - Capture d'écran / Twitter
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« Désormais on se lève et on se barre ». Voici le titre de la tribune incisive de Virginie Despentes publiée dans Libération dimanche 1er mars. Dans son texte, l'auteure s'attaque aux « dominants » et plus précisément à l'Académie des César pour avoir récompensé Roman Polanski vendredi dernier.

Une tribune au vitriol contre les César

La critique est acerbe. « Tous les corps assis ce soir-là dans la salle sont convoqués dans un seul but : vérifier le pouvoir absolu des puissants. Et les puissants aiment les violeurs. Enfin, ceux qui leur ressemblent, ceux qui sont puissants. On ne les aime pas malgré le viol et parce qu’ils ont du talent. On leur trouve du talent et du style parce qu’ils sont des violeurs » écrit-elle. « Vous savez très bien ce que vous faites quand vous défendez Polanski : vous exigez qu’on vous admire jusque dans votre délinquance ».

« Ce soir du 28 février on n’a pas appris grand-chose qu’on ignorait sur la belle industrie du cinéma français par contre on a appris comment ça se porte, la robe de soirée. A la guerrière ».

Virginie Despentes applaudit le geste d'Adèle Haenel : l'actrice, suivie de toute l'équipe du Portrait de la jeune fille en feu, a quitté la salle à l'annonce de la victoire de Polanski en criant « La honte !».

L'auteure de Vernon Subutex la décrit comme « Une employée récidiviste, qui ne se force pas à sourire quand on l’éclabousse en public, qui ne se force pas à applaudir au spectacle de sa propre humiliation ». « Ce soir du 28 février on n’a pas appris grand-chose qu’on ignorait sur la belle industrie du cinéma français par contre on a appris comment ça se porte, la robe de soirée. A la guerrière ».

La dernière phrase de la tribune est saisissante : « C’est terminé. On se lève. On se casse. On gueule. On vous emmerde ».

Les collectifs féministes en colère

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