Loi anti-LGBTphobie en Suisse : les milieux conservateurs crient à la censure

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Les citoyens suisses vont se prononcer dimanche 9 février, via un référendum, sur une législation criminalisant l'homophobie.

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Référendum en Suisse - andriano.cz / Shutterstock
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La nouvelle loi suisse interdisant la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle est « un garde-fou supplémentaire face aux actes homophobes » et au retour de l'intolérance, assure Jean-Pierre Sigrist, ancien professeur de lycée à Genève et militant gay. Si la loi dite anti-homophobie avait existé il y a 40 ans, « peut-être que je ne me serais pas fait tabasser en sortant d'un bar genevois et qu'on ne m'aurait pas ri au nez lorsque j'ai porté plainte », confie-t-il à l'AFP, à 71 ans.

Mais la nouvelle législation adoptée fin 2018 par le Parlement a fait bondir les milieux conservateurs qui, pour dénoncer cette « loi de censure », ont lancé un référendum, sur lequel les Suisses se prononcent dimanche.

La liberté d'expression « n'est pas la liberté de dire n'importe quoi », assure M. Sigrist, fondateur de l'organisation suisse des enseignants homosexuels. « Si on prend le levier de la haine comme argument pour détruire son adversaire, alors là non ! Que l'on soit juif, Pygmée ou homosexuel non, ça ne passe pas ! »

Tous les grands partis à l'exception du plus important, l'Union Démocratique du Centre (UDC, droite populiste), ont aussi estimé que la protection contre la discrimination en raison de l'orientation sexuelle était insuffisante.

Et, fin 2018, le Parlement a élargi à l'orientation sexuelle la norme pénale qui protège contre la discrimination et l'incitation à la haine fondées sur l'appartenance raciale, ethnique ou religieuse. Quiconque viole cette disposition est passible d'une peine de trois ans de prison.

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