Le collectif Les Irrécupérables s'insurge contre la plainte d'associations LGBT contre des grévistes

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Les associations Mousse et Stop Homophobie ont porté plainte contre des grévistes ayant proféré des insultes homophobes. Elles se trompent de combat selon le collectif Les Irrécupérables.

Les Irrécupérables
Dans le cortège de la manifestation du 17 décembre contre la réforme des retraites - UlyssePixel / Shutterstock

Mercredi 15 janvier, neuf associations LGBT+ diffusaient un communiqué dénonçant les comportements homophobes vus sur des vidéos. Les associations écrivent : « Lutter pour un projet de société ne peut se faire au détriment des personnes LGBTQI+, du respect qui leur est dû, ainsi que de celui de leurs droits. » Deux d’entre elles, Mousse et Stop Homophobie, annonçaient qu’elles déposaient plainte contre les grévistes de la RATP qui avaient proféré des insultes homophobes envers des non-grévistes. Une séquence filmée et largement diffusée et qui a valu aux trois hommes une convocation par leur direction en vue de sanction.

Vivement critiquée

Mais la tribune n’est pas du goût de tout le monde. Le Comité de Libération et Autonomie Queer l’a vivement critiquée dans Friction Magazine, expliquant : « La lutte contre l’homophobie au sein de notre société est bien trop importante et complexe pour qu’on l’utilise de façon aussi éhontée et simpliste contre les personnes qui se battent pour la justice sociale. Si les luttes sociales ne peuvent évidemment justifier l’homophobie, ce sont en revanche elles qui permettent de créer les conditions concrètes et matérielles à l’émancipation et à l’autonomie des personnes victimes de discriminations, notamment LGBTQI-phobes. »

De son côté, Les Irrécupérables intitulent leur tribune : « On ne lutte pas contre l’homophobie en manif par le mépris de classe ». Ce collectif, qui se définit comme queers, pédés, gouines, bi·es, trans, non-binaires, intersexes, estime que l’attitude des associations LGBT ayant porté plainte «  nous semble exprimer un certain mépris de classe et être dommageable, y compris pour les luttes que ces organisations LGBT entendent mener. »

Si le collectif ne minimise pas la prégnance des propos « sexistes, homophobes, transphobes sur des pancartes, dans des slogans, parfois lancés au micro ou au mégaphone », il estime que « ces insultes participent au mal-être des LGBTQI, qu’elles arrangent les puissants qui ont ainsi beau jeu de diviser et nous hiérarchiser, exactement comme ils le font d’ailleurs avec la question des retraites. Nous rappelons que les LGBTQIphobies servent des intérêts de classe dans la gestion des recrutements, du droit du travail et participent ainsi à la précarisation générale du marché et à la mise en concurrence des plus vulnérables. »

Selon le collectif, ce sont bien des insultes homophobes qui ont été proférées, et elles sont à dénoncer et à bannir. «  Mais il est indispensable de le faire de façon pertinente, faute de quoi la lutte contre l’homophobie devient un outil de répression des mobilisations pour la défense de la protection sociale. »

Entre les associations LGBT+ mainstream et les collectifs plus radicaux, les positions semblent de plus en plus irréconciliables.

 

 

  • phil86

    Où quand les radicaux d’extrême gauche raconte des conneries mais ça c’est leur habitude. Il faudrait donc supporter l’homophobie quand elle vient de l’extrême gauche, sous des prétextes complètement fallacieux ? Il ne perçoivent même pas la contradiction dans laquelle ils se placent…